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Sous la Lumière de La Révélation d'Arès : l'actualité, l'activité humaine, la pensée, le salut
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Un tsunami de paradoxes
et une occasion de méditer sur la mort.

     

Le fond de l'Océan Indien, contrairement à sa surface, n'est pas d'une seule masse. Il est fait d'immenses plaques de croûte terrestre qui dérivent lentement, se frottent, se poussent, se chevauchent : La plaque arabe, la plaque africaine, la plaque australienne, la plaque indienne, la plaque birmane... C'est entre ces deux-là, au nord-ouest de Sumatra, que le 26 décembre 2004 quelque chose se produit brutalement. Sous l'océan, sur 1200 km, d'un point au-delà du delta de l'Irrawady (Birmanie) à l'épicentre, au large de Meulaboh (Sumatra), les fonds se brisent, se dénivellent, causant un énorme déplacement d'eau..

 
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Et l’on parle, parle et parle pendant des semaines de 50.000, 100.000, 200.000, 250.000, 300.000 disparus anormalement dans un monde où meurent 53 millions d’humains l’an, dont on ne parle jamais.
Srce : Wikimedia Commons
 

Le remous génère en surface une onde gigantesque, qui court sur l’océan, d’une telle puissance qu’elle atteindra vers l’ouest l’Afrique en 7 heures, les Maldives en 3 heures, l’Inde en 2 heures, le Shri Lanka en 1 heure trois quarts, et vers l’est la Thaïlande en une demi-heure, les îles Adaman et Nicobar en un quart d’heure, l’Aceh (prononcez l’Atché), province nord de Sumatra, en quelques minutes.
L’onde est une très haute vague appelée tsunami, aussi rapide qu’un avion de ligne, aussi naturelle qu’un courant d’air. Sur les rivages les hommes, des fourmis à l’échelle du tsunami, travaillent, circulent ou se dorent au soleil. La vague se jette sur eux, les submerge, en noie, en assomme, en écrase contre les murs et les arbres, bref, en tue quelque 300.000 tout naturellement.
Mais aussitôt, ce « tout naturellement » n’est même pas envisagé, est comme refusé partout sur terre. Sur le papier ou sur les ondes ce n’est qu’un tragique mélange de condoléances et d’indignation. L’impression qu’on en ressent est que les victimes — et encore, au début on ne parle que de 25.000, 50.000, 70.000… — sont comme des éternels scandaleusement arrachés à leur éternité. Par quelle négligence de quels responsables ? La question est muette, mais lourdement implicite. Il faut trouver pourquoi ce « phénomène sismique » a tourné en drame colossal.

De divers responsables évoqués deux dominent. Les sécurités civiles locales qui n’auraient « prévenu personne ». La science, elle qui guérit le bubon (Révélation d’Arès XXXIV/17), c’est-à-dire, qui peut tout aux yeux des adorateurs du saint sacrement rationaliste, a omis d’installer dans l’Océan Indien un « détecteur de séisme sous-marin comme celui existant dans l’Océan Pacifique. » On omet de préciser que ce système n’est pas fiable, et que, quand il détecte la probabilité d’un tsunami, l’extrême vélocité de la vague ne laisse pas le temps de donner l’alerte aux riverains proches, mais l’inefficacité du système n’est rien, semble-t-il, à côté de sa rassurante présence dans l’ostensoir de la science. Et l’on parle, parle et parle pendant des semaines de 50.000, 100.000, 200.000, 250.000, 300.000 disparus anormalement dans un monde où meurent 53 millions d’humains l’an, dont on ne parle jamais. Paradoxe !
Autre paradoxe : Les écologistes eux-mêmes, qui auraient dû être contents — pour une fois on avait laissé faire la nature qui, chacun sait, est notre tendre mère protectrice — crièrent de douleur.
Autre paradoxe encore, pas le moindre : Le tsunami pendant au moins trois semaines tua, curieusement, l’ennui qu’engendre chaque jour la politique, qui trouva là l’occasion de dire deux ou trois choses qui pouvaient passer pour sincères et intéressantes.
D’autres paradoxes encore. Passons.

Ce raz-de-marée, décidément, n’est pas une affaire simple, même en la schématisant. Si, deux ou trois semaines après le tsunami, vous feuilletiez la presse internationale d’un aéroport, vous n’aviez nul besoin de connaître l’anglais, l’américain, l’espagnol, l’italien, l’allemand, le néerlandais, le suédois, outre le français, pour comprendre que, selon le journal, le champion de la compassion et de l’humanitaire était anglais, américain, espagnol, italien, allemand, néerlandais, suédois ou plutôt français.
Chaque nation par ses politiciens, ses média, ses humanitaires, ses religions, émergeait comme la muse de la compassion et de la charité.
Chaque media de son côté montrait sa capacité à émouvoir et à faire mettre la main au portefeuille — Excellent pour s’attirer des clients en publicité.
Chaque citoyen d’Europe, l’œil abattu, la voix funèbre, disait à toute personne de rencontre sa tristesse et sa révolte. Il n’était pas bon alors de s’éteindre au fond d’un hôpital de Paris ou de Stockholm, si l’on espérait une mort qui éveillât un peu de regret. On n’était alors qu’un parmi les banals 53 millions qui trépassent bon an mal an sur terre, privé des lamentations et de la fantastique aide financière qui semblaient si logiquement réservées aux éternels scandaleusement arrachés à leur éternité sur les rivages de l’Océan Indien.


 

L’exceptionnel soulÈve d’exceptionnels sentiments. C’est humain. Mais contrairement au bruit qui courut, la charitÉ universelle est loin d’exister.

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4 milliards de dollars pour 300.000 morts ? Mais combien pour éviter le sida (qui tue autant en quelques jours), pour le tremblement de terre de Chine en 1976 (750.000 morts), pour le massacre des tutsis par les hutus au Rwanda (600.000 à 1.000.000 morts), pour la guerre au Congo de 2001 (3,5 millions de victimes)...
Srce : Wikimedia Commons


La charité n’est pas dans l’aumône ou les plaies qu’on panse. Elle est dans la capacité d’aimer les autres (La Révélation d’Arès 25/7) comme, disons, une mère ou un père aime ses enfants, donc partagent avec eux beaucoup plus que des dollars et des hôpitaux de campagne. Malheureusement, sous ce rapport, le monde n’a pas encore changé (28/7). Personne, surtout pas un gouvernement, n’a résisté à l’idée de tirer profit du tsunami pour se faire un peu de publicité. Sauf Bush, peut-être.
Le pauvre Bush, politique pas très malin, attendit plusieurs jours avant d’exprimer sa compassion et d’annoncer une aide de 25 millions de dollars. Colin Powell, ministre US des affaires étrangères, lui rappela aussitôt que l’Europe politique parlait déjà de 200 millions de dollars — Remarquez, ce n’était que 200 millions de promesses. Bush, lui, politicien décidément très moyen mais homme de cœur peut-être, semblait avoir vraiment l’intention d’envoyer tout de suite ses 25 millions —. Le président US se reprit. Le lendemain il n’annonça plus le versement, mais seulement la promesse d’un secours de 250 millions, peu après portés à 300 millions. Cette sublime multiplication des pains par Bush — protestant « born again » (un que le Christ a fait « renaître ») — et par d’autres dans le monde chrétien ou non chrétien montre bien que la politique prenait l’affaire en main. La politique et la charité sont comme le client de passage et la prostituée ; on ne les voient ensemble que quand l’un a besoin de l’autre.
Notons, en passant, que trois semaines plus tard la même somme, 300 millions de dollars donnée par les USA au nouveau gouvernement irakien pour s’acheter des armes — curieux, on croyait que l’Irak de Saddam Hussein regorgeait d’armes — allaient totalement disparaître au Liban au moment d’être remise à des marchands de canons (New York Times du 22/01/2005). La coïncidence entre ces sommes pharamineuses, l’une destinée à tuer, l’autre destinée à sauver, laisse songeur. Bush aurait-il, au dernier moment, décidé de transférer l’argent réservé aux armes à l’achat de nourriture et matériaux de reconstruction ? De toute façon, l’argent promis n’était pas plus parvenu aux riverains de l’Océan Indien qu’il n’était arrivé à l’Irak.

Les morts du tsunami, ce n’est, en nombre, guère plus que quelques jours de décès du sida en Afrique (Médecins sans Frontière), un sida qui, lui, n’arrête jamais et n’attire qu’une aide internationale chiche. Le tsunami valait-il de tirer de la presse autant de bruit (Révélation d’Arès, II/12 et ailleurs) et des poches des bonnes gens autant d’argent (XXXII/14) : 4 milliards de dollars ? Comparons ce chiffre gigantesque avec les 40 millions de dollars remis par Condy Rice, nouveau ministre US des affaires étrangères, aux Palestiniens pour les aider à « reconstruire et redémarrer » — La guerre rapporte un peu, mais le tsunami, là, c’est le jackpot, le gros lot du loto —. « Oui, nous répond-on, cet argent est mérité. Il faut comparer des choses comparables. Pour éviter le sida, c’est facile. Les Africains n’ont qu’à modérer leurs instincts ou mettre des préservatifs, » à quoi l’on ajoute en pensée : « Et puis il n’y a pas de touristes européens parmi les victimes du sida en Afrique. »
Et le tremblement de terre de Chine en 1976 : 750.000 morts et pas d’aide internationale ? On nous répond : « Oui, mais ils l’avaient bien cherché, avec leur maoïsme, cause de tant de désastres, » et l’on ajoute en pensée : « Pas de touristes européens parmi les victimes, de toute façon ».
Le massacre des tutsis par les hutus au Rwanda, de 600.000 à 1.000.000 morts, et aucune collecte dans les pays riches. On nous répond : « Oui, mais c’était un massacre rituel, un règlement de compte entre brutes, » et d’ajouter en pensée : « Pas de touristes européens non plus. »
La guerre au Congo il y a quatre ans : 3,5 millions de victimes innocentes, sans compter les ruines. Aucune aide internationale aux victimes. On nous répond : « Oui, mais ils n’avaient qu’à pas faire la guerre, ces arriérés, » et l’on ajoute encore en pensée, « Et pas de touristes européens parmi les victimes. ».
L’auteur de cet article n’est vraiment pas raisonnable de vouloir à tout prix comparer des hécatombes incomparables.

Les pèlerins d’Arès n’ont pas moins de charité que les autres. Seulement, ce qu’ils auraient voulu faire pour les victimes du tsunami, personne n’a pu le faire : Tout de suite aider à rechercher dans les décombres et les épaves ceux qu’on pourrait encore sauver. Toute de suite apporter et donner à boire et à manger. Tout de suite déboucher les égouts pour éviter les épidémies. Etc. Malheureusement, il faut du temps, des semaines, pour acheminer des secours conséquents et ensuite des mois ou des années pour reconstruire. L’argent, lui, n’est d’aucun secours dans le sillage immédiat de la catastrophe, surtout dans des zones sinistrées où il n’y a plus rien à vendre et à acheter.

 

 


Chaque jour
dans des circonstances normales (sans guerre, ni ÉpidÉmie, ni tremblement de terre) 144.000 humains meurent.

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On ne peut reprocher à la presse d’avoir été à elle seule une sorte de tsunami mondial de l’information sur le cataclysme du 26 décembre, mais on peut lui reprocher d’être très discrète, voire silencieuse, sur d’autres tsunamis lents et permanents.
Illustration : Descente dans les ateliers de la liberté de la presse.» Lithographie de Grandville (v. 1832).

Srce : Wikimedia Commons


 

Le nombre des naissances est certes énorme en comparaison : 380.000 par jour ; il exprime l’explosion démographique due aux progrès de l’hygiène, de la vaccination, de la médecine en général, et au recul de la famine. L’excès des naissances n’efface cependant pas l’inexorable fait qu’il faut mourir. Le 26 décembre, le nombre moyen des morts sur terre a plus que doublé, mais sur l’année 2004 l’augmentation des décès reste négligeable : 1 %. La population mondiale ne s’en ressentira pas.
Cynisme ! crient certains.
Répondons : Le cynisme, ne serait-il pas plutôt du côté des media, qui ne parlent jamais des 53.000.000 morts en 2004 dans le monde ? Le cynisme, ne serait-ce pas le refus de voir la mort dans sa gigantesques réalité ? Et sa gigantesque absurdité, évidente dans la mort de myriades d’individus, dont chacun n’a cessé d’accumuler savoir, expérience, habileté, sagesse ? L’extinction biologique comme prix de l’extinction spirituelle ? Le prix de la contradiction meurtrière entre l’esprit et l’âme ?
Mais non ! répliquent certains. Ces 53 millions-là sont… comment dire ?.. morts de mort. Ce sont des morts normaux. Pourquoi en parler ?
Répondons : C’est vrai que, du 27 décembre 2004 à, disons, février 2005, en lisant les journaux on voyait bien que les 300.000 morts du tsunami n’étaient pas morts de mort. C’étaient comme 250.000 anges arrachés au paradis par l’absence scandaleuse de « précautions » dans l’Océan Indien. Est-ce pour ça qu’on en a tant parlé et qu’il faut un pretium doloris de 4 milliards de dollars, compensation d’un tel scandale au Ciel ? Si ce n’est-ce pas du cynisme, ça !

Une station de détection de séismes sous-marins ? Mais les experts déclarent que ces stations et leur frais de fonctionnement coûtent très cher et sont peu fiables vues sous l’angle de la sécurité. Elles servent surtout à observer et chercher à comprendre les mouvements telluriques (New York Times, 10 janvier 2005). Le même jour, d’autres experts faisaient remarquer que, quand on ne dispose que d’un délai très court pour lancer l’alerte, le temps nécessaire aux transmissions puis à l’évacuation générale est tel que la vague géante — vitesse de 600 à 800 km/h — arrive bien avant que les gens n’aient quitté les lieux. De plus, la moitié des touristes, disent d’autres experts, iraient sur la plage pour voir ce que c’est qu’un tsunami comme des badauds courent vers l’incendie pour voir de près le feu et la maison qui s’effondre. On sait aussi que nombre d’enfants indonésiens ou cingalais sont morts pour avoir couru vers la plage, après que la vague se fût retirée, pour y ramasser les coquillages, crustacés et poissons qu’elle venait d’apporter en masse, sans savoir qu’une deuxième vague pouvait encore survenir.

Vers le 15 janvier on trouvait « presque autant de médecins que de sinistrés en Aceh (Nord de Sumatra, prononcer  Atché), Sri Lanka, Inde et Malaisie. Ces médecins du monde entier se demandaient pourquoi on les avait envoyés là, comme si dans ces pays on ne trouvait que sorciers et incantateurs, alors qu’on y trouve à l’évidence tous les médecins et hôpitaux nécessaires (The Observer, Londres). » Incurie totale de l’organisation de l’aide depuis les pays dits développés.
Mais, puisqu’on parle médecine, évoquons d’autres problèmes beaucoup plus préoccupants que l’incurie évoquée plus haut. Par exemple, sait-on que ce sont des médecins, pas des sorciers, qui au Brésil, en Afrique, dans les Pays de l’Est, et ailleurs tuent des enfants pour leur prélever les yeux et les organes qu’ils vendent très cher à des cliniques de greffe médicale aux USA et en Europe (Association Mondiale des Amis De l’Enfance) ? Fait-on autant de journalisme autour de ce scandale ?
Et puisqu’on parle d’enfants, que dire de l’enlèvement d’enfants par dizaines de milliers livrés à la prostitution ou au travail forcé, auxquels, en passant, on prélève un rein ou d’autres organes ? Sait-on que cela arrivait, il n’y a pas très longtemps, à de jeunes philippins tout près de chez nous, à Bâle en Suisse (même source : AMADE, Présidente Caroline de Monaco) ?
Et puisqu’on en est à parler de ce que tout le monde tait : Songe-t-on que les 3 millions et demi de morts au Congo il y a quatre ans « ont été pratiquement effacés de la mémoire médiatique » (Médecins Hors Frontière) ?
Y a-t-il un séisme de la presse pour rappeler aux hommes les horreurs qui se passent dans leur monde, non un 26 décembre, mais chaque jour de l’année ?
On ne peut reprocher à la presse d’avoir été à elle seule une sorte de tsunami mondial de l’information sur le cataclysme du 26 décembre, mais on peut lui reprocher d’être très discrète, voire silencieuse, sur d’autres tsunamis lents et permanents. Environ 80.000 enfants ont été tués par le tsunami, le 26 décembre 2004. On l’a annoncé haut et fort. Annonce-t-on aussi haut et aussi fort les 17 millions de gosses qui meurent chaque année de faim, de maladie sans soins, d’abandon ? Non. Qu’est-ce que cela changerait. Qu’est-ce que ça ferait de plus, répondent les media ? Pourquoi, alors, cette débauche d’information et d’appels à la générosité pour le seul événement du 26 décembre ?

 

 
 

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Srce : Stock.XCHNG


 
L’argent. Combien ? Pour qui ?
Aide (ou plutôt promesse d’aide) mondiale globale, toutes origines confondues (gouvernements et associations) : 4.000.000.000 $. À ce prix, et sans être cynique, on peut se demander, si le désastre du tsunami ne deviendrait pas pour certains l’aubaine du tsunami, si cet argent était versé sans contrôle aux administrations des pays touchés. Ceux-ci, d’ailleurs, et contrairement à une impression enracinée dans les esprits d’Européens, ne sont pas des pays sous-développés. L’Inde, le Sri Lanka, L’Indonésie et la Malaisie ont chacun une armée, une marine, une aviation, une médecine, des hôpitaux, des organismes de secours et de sécurité civile.
De toute façon, les régions sinistrées ne sont probablement pas prêtes de voir arriver la manne. Les exemples d’aide financière détournée ou disparue avant de parvenir à ses destinataires ne manquent pas. Celle envoyée en 1961-62 au Congo en crise, où se multipliaient génocides tribaux et brasiers, et celle pour le Bangladesh dont la guerre, en 1971, fit un demi million de morts, 10 millions de réfugiés et des ruines sans nombre, disparues sans laisser de trace.
Tout récemment celle adressée à Bam (Iran), rasée par un séisme en décembre 2003 : 30.000 morts. Du milliard de dollars promis les 17 premiers millions parvenus sur place ont disparu à Téhéran avant d’arriver à Bam où les sinistrés dorment toujours sous des tentes. Si cette information n’est pas qu’un bobard inventé par les donateurs pour revenir sur leurs promesses, on imagine que les centaines de millions de dollars restant à verser à la ville de Bam ne sont pas prêts d’arriver en Iran.
On peut en dire de même des 2 milliards de dollars promis à l’Afghanistan en 2002 pour sa reconstruction et la remise en marche du pays. 90 millions de dollars seulement y sont parvenus, dont une grande partie aurait disparu.
On imagine assez aujourd’hui la méfiance des nations et des ONG qui devraient verser 4.000.000.000 dollars d’aide à la reconstruction des littoraux asiatiques touchés par le tsunami.
À la direction de la Croix Rouge Internationale à Londres, on a déclaré que l’ONU n’avait jamais pu gérer des fonds sans gabegie et sans corruption. On a déjà estimé les besoins sur place : Reconstruire les routes, les ponts et les établissements publics, ne demanderaient pas plus du quart de la promesse, soit seulement un milliard de dollars, à la condition qu’on puisse se fier à l’ONU pour en vérifier le bon usage. Que deviendront les 3 milliards en surplus ?

 

 
 


L’argent ne fait pas revivre les morts. C’est la victoire de l’humanitÉ sur le pÉchÉ qui les fera revivre.

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Les hindous et les bouddhistes se sont dit que leurs morts de toute façon se réincarneraient et auraient peut-être de bien meilleures vies. Les musulmans se sont dit que c’était écrit, qu’Allah avait décrété cette mort en masse.
Les Pèlerins d’Arès croient, comme La Révélation d’Arès l’enseigne, que le péché planétaire, qui n’est que le mépris général du bien, est la cause de la mortalité humaine.

Srce : Stock.XCHNG


 

L’argent, même 4.000.000.000 dollars, peut-il seulement consoler ceux en deuil, qui, si l’argent les consolait, n’auraient pas le chagrin très sincère. La grande question que soulève le tsunami, en effet, n’est pas le dédommagement, mais la mort.
La mort, sujet immense et fondamental, où sont liés tant d’éléments, n’est pas de ceux qu’on peut couvrir dans un magazine. Ici, on ne peut qu’en parler vite et dans le très étroit cadre d’une catastrophe naturelle qui n’a guère ajouté que 300.000 morts aux 53.000.000 que l’humanité pleure chaque année. On ne peut, autrement dit, que traiter ici de la mort avec légèreté, mais sans manquer d’en apercevoir, même de très loin, l’importance.
La fantastique émotion que les media, peut-être à leur grand étonnement d’ailleurs, ont soulevée dans l’humanité pendant les semaines qui suivirent le 26 décembre ne marque pas la naissance de la charité universelle, on l’a vu. D’un côté, l’émotion a été bien utile à ceux que les catastrophes semblent rendre indispensables, comme les politiques, comme les media dont elles constituent le fond de commerce, comme des associations et fondations sans grand rapport avec l’Asie souffrante auxquelles elles permettent de remplir leurs caisses. D’un autre côté, cependant, l’émotion marque indéniablement une nouvelle réduction de la conscience qu’il faut mourir et des questions que la nécessité de mourir soulève.
Ici, remarquons — et c’est très important — que l’émotion a été de très loin la plus forte dans les régions du monde qu’envahissent l’athéisme et le rationalisme. C’est a priori le comble du paradoxe. Le rationalisme devrait porter les mécréants à ignorer tout sentiment irrationnel face à des catastrophes naturelles, récurrentes, incoercibles et forcément meurtrières — Plutôt rassurant de voir que même chez les mécréants rationalistes « le sentiment (et non le fait) rend misérable », comme disait Pascal (Pensées), mais passons !
Donc, pour l’Occident rationaliste, le tsunami, mis à part le chagrin du deuil — probablement une simple réaction physico-chimique —, aurait dû être traité comme un fait regrettable, mais scientifiquement inévitable, normal. Or, c’est le contraire qui s’est produit. L’émotion dans l’Occident rationaliste a atteint une altitude d’angoisse stratosphérique.
Inversement, les habitants très croyants et superstitieux des rivages sinistrés : hindouistes, bouddhistes et musulmans, considérés par les Occidentaux comme plus ou moins arriérés, plus facilement émus et effrayés, n’ont pas été aussi ébranlés. Les hindous et les bouddhistes se sont dit que leurs morts de toute façon se réincarneraient et auraient peut-être de bien meilleures vies. Les musulmans se sont dit que c’était écrit, qu’Allah avait décrété cette mort en masse.
Les Pèlerins d’Arès ne croient ni à la réincarnation ni aux décrets de la providence. Ils croient, comme La Révélation d’Arès l’enseigne, que le péché planétaire, qui n’est que le mépris général du bien, est la cause de la mortalité humaine. Les retombées, permanentes sur l’humanité entière, des maux qu’elle s’est elle-même donnés : égoïsme, mensonge, haine, violence, etc., sèment la mort biologique en semant la mort spirituelle. Autrement dit, c’est le mal qui favorise logiquement le mal. Par cette rationalité les Pèlerins d’Arès, au fond, seraient métaphysiquement plus proches des rationalistes. Néanmoins, par effet de voisinage, beaucoup de Pèlerins d’Arès ont aussi éprouvé la même émotion exagérée que les rationalistes occidentaux. C’est à cause d’une chose qu’aucun homme ne maîtrise dans l’état actuel de l’humanité : la faiblesse — La Révélation d’Arès en donne le remède, mais ce n’est pas le sujet.
Cette émotion paroxystique, qui a été propre à l’Occident après le tsunami, pourrait bien tenir à la disparition des signes qui ont pendant des millénaires accompagné la mort : veillées funèbres, enterrements, deuil ostensible, etc. L’absence moderne de ces signes porte chaque Occidental à oublier qu’il lui faudra mourir tôt ou tard, et toujours plus tôt qu’espéré. Le résultat inattendu de cet oubli chez des rationalistes est l’idée floue, mais insidieuse, que la science devrait très bientôt vaincre la mort et que cet avènement est sans doute proche, si proche qu’on vit déjà presque dans un monde d’éternels dont la disparition, même accidentelle, est un scandale. Autrement dit, une religion chez les rationnels a remplacé la religion des irrationnels.

Michel Potay dit Frère Michel
témoin de La Révélation d’Arès, fondateur naturel des Pèlerins d’Arès

 

 
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