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Accents de
messe, de cantique, démodés ?
Non.
Grande perspective
d’avenir au contraire.
L’assemblée
(de toute l’humanité) célébrera mon triomphe,
mes œuvres
prodigieuses
en hymnes
et en cris de liesse.
Elle
proclamera ma (volonté de) résurrection (de tous les hommes morts)
et le
baptême de (tous les) pécheurs dans mon eau sainte.
Ce
jour-là, ce qui sera demandé dans la foi
sera
accordé par le Père (Révélation
d’Arès 10/8).
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Lu au premier
degré, ce passage de La Révélation d’Arès évoque une célébration au sens
immédiat, local, limité. Quelque chose comme le sabbat ou le dimanche ou tout
autre septième jour du pénitent désigné à son tour pour faire mémoire
du sacrifice (10/4). Ce qui a fait s’esclaffer des observateurs :
« On en revient à la messe, à des cantiques. Démodé ! » Pas du
tout.
D’abord, il
ne s’agit pas de faire mémoire du supposé « sacrifice de la croix pour le
rachat des pécheurs », mais d’évoquer le sacrifice que consent le pénitent pour devenir bon (16/17) à l’image et ressemblance (Genèse 1/27) du sacrifice de patience et de miséricorde auquel, par amour, le créateur
consent envers la créature (29/3). C’est justement « pour éviter
toute confusion avec des coutumes d’église, parce que, trop proches de la
religion, nous sommes encore incapables de transcendance, » que le frère
aîné (16/1), le témoin de La Révélation d’Arès, « n’encourage
encore personne à faire mémoire du sacrifice, sinon par la pénitence quotidienne dans une tension vers l’infini, une pâque qui ne finira pas
jusqu’au grand Jour de Dieu » (frère Michel, allocution du
pèlerinage 1989).
Une pâque ou
Pâques, qu’importe ! Le mot était réutilisé, mais avec un sens transcodé.
Ni le sens de la fuite hors d’Égypte ni celui de la résurrection de Jésus.
Comme beaucoup d’idées émergeant de La Révélation d’Arès, celle de la mémoire
du sacrifice possède, à côté de son sens immédiat, local et réduit, un sens
médiat, global, final, sublime. Le sens d’un dépassement que même la mer
s’ouvrant devant les hébreux et le prophète se relevant du tombeau n’ont pas,
parce qu’ils ne furent, ces miracles, qu’immédiats, locaux et limités.
Ici, il
s’agit du lent, long, définitif miracle auquel La Révélation d’Arès invite
l’homme.
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Un Jour, d’un geste, le Créateur arrêtera l’astre sous les pieds (des hommes)… et l’univers criera sa liesse… et les os et les âmes s’assembleront et
se relèveront (31/8). Mais cet accomplissement ultime, que d’autres
appellent fin du monde, n’est pas qu’un terme de foi. C’est l’objet d’une
longue action accomplie pendant des générations (24/2, 29/1) par
les croyants, même dans les domaines les plus terre-à-terre, parce que rien de
ce qui concerne l’âme n’ignore l’esprit et la chair (17/7) et
donc, par extension, la matière et l’action. Rien de ce qui est spirituel n’est
indépendant de l’animal, du végétal, du minéral et du travail. Tout participera
au changement du monde (28/7), qui ne se fera pas sans passage par la
certitude active que tout peut changer si la volonté s’y applique. Rien
donc sans une pâque, dont le sens primitif est passage, traversée. Pourquoi le
créateur ressusciterait-il la chair, la matière dont sont enveloppés l’esprit et l’âme, si la matière n’avait pas part entière à son dessein
(28/27) ? Ce que le créateur a créé, il veut le revoir tel qu’il l’a
créé en des temps immémoriaux.
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Le coq est
essentiellement un oiseau, qui typiquement chante cocorico. La distinction bien
connue des évolutionnistes entre essentiel et typique s’applique aux croyants
de la famille biblique. Tous fêtent une pâque. Ça leur est essentiel (Les
musulmans n’en fêtent pas, mais sont de la famille coranique). Le Pèlerin
d’Arès ne fête pas de pâque à date fixe et solennelle, parce que pour lui la
pâque est continue, quotidienne. Ça lui est typique. Le juif par sa pâque
célèbre la libération des esclaves hébreux, leur départ d’Égypte (Exode 12/151), le chrétien par sa pâque fête la résurrection de Jésus, la libération de la
mort (Marc 16/120). Ces fondements leur sont typiques. Bien qu’ils s’en
défendent, l’idée sous-jacente que le juif et le chrétien commémorent dans deux
événements apparemment bien différents est de même type, en gros : la
naissance de la vie spirituelle, apparentée à l’idée de libération de la galère
du système. Le pèlerin d’Arès aussi souscrit à ces idées-là, mais les commémore
chaque jour dans son âme, hors de tout lieu de culte. L’idée de
libération, de (re)naissance de la vie spirituelle, est bien essentielle à
toute la famille biblique à laquelle se rallie le pèlerin d’Arès, quoiqu’il
lise aussi le Coran, mais cette lecture ne lui est pas essentielle ; elle
lui est seulement typique au sein de la grande famille biblique.
Les juifs
commémorent leur pâque le 14e jour de la pleine lune de printemps
(14 Nisan, le calendrier juif étant lunaire). C’est donc logiquement que les
premiers chrétiens, tous levantins proches du monde juif, suivirent la
chronologie des évangiles et commémorèrent la crucifixion de Jésus le jour de
la pâque juive, et sa résurrection deux jours plus tard, dimanche ou non. À
cette commémoration ils donnèrent également, et tout naturellement, le nom de
pâque — Le « s » à la fin du mot français Pâques n’a d’autre but que
de distinguer la pâque chrétienne de la pâque juive —. Mais quand les idées
chrétiennes se répandirent, les occidentaux, eux, voulurent commémorer la pâque
chrétienne un dimanche, qui se fixa alors sur le dimanche suivant le 14 Nisan juif.
Le décalage avec le calendrier juif, calendrier des évangiles, n’était pas
encore trop conséquent. Le concile de Nicée (325) compliqua tout en décrétant
que Pâques serait célébré le dimanche qui suivrait la pleine lune qui suivrait
l’équinoxe de printemps. En fait, ce ne serait pas avant le VIIIe s., après des siècles de disputes, que tous les chrétiens adopteraient ce
décret. Et encore, la question n’est pas tout à fait résolue, puisque les
catholiques et les protestants suivent le calendrier grégorien, mais les
gréco-orthodoxes le calendrier julien. Quand on demande au frère Michel
pourquoi les pèlerins d’Arès ne suivent pas cette coutume, il répond :
« Je célèbre la résurrection de Jésus tous les jours puisque je lis tous
les jours La Révélation d’Arès, qui m’a été dictée en partie par le
ressuscité lui-même. »
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L'intérêt sans prix d'une révélation, c'est d'épargner à l'homme de tourner et retourner dans sa tête interminablement et en tous sens des choses auxquelles il ne réfléchit plus depuis très longtemps...
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Les juifs
commémorent la fuite des esclaves hébreux vers la liberté très relative du
désert et de l’histoire. Les chrétiens commémorent la résurrection de Jésus
très relative aussi, puisque 40 jours plus tard il disparaissait dans l’ascension. À cause de leur relativité justement, ces miracles n’ont pas engendré d’actions
ou d’idées dynamiques créatrices. Le judaïsme reste enfermé en lui-même et le
christianisme est en fort déclin. L’islam va aussi connaître des problèmes. Le
sage créateur sait que la vie spirituelle sur terre s’est éloignée des temps où
elle se recréait sans cesse — où elle tétait sa force dans la force (du
créateur) (Rév d’Arès VII5) —. Elle s’en est éloignée tellement qu’il lui
faudrait un temps énorme pour remonter au bon niveau par ses propres moyens, à
supposer qu’elle y songe. C’est pourquoi le Père donna La Révélation
d’Arès. L’intérêt sans prix d’une révélation, c’est d’épargner à l’homme de
tourner et retourner dans sa tête interminablement et en tous sens des choses
auxquelles il ne réfléchit plus depuis très longtemps, en lui montrant tout de
suite « une direction de certitude » (frère Michel, Nous Croyons,
Nous Ne Croyons Pas).
La Révélation d’Arès invite
ainsi l’homme à réfléchir, dans une direction précise, à son destin spirituel
et son lecteur attentif s’aperçoit vite qu’il lui faut cesser de substituer la
célébration à la réflexion et à l’action, et par conséquent cesser de suivre
une religion — Perspective déjà évoquée dans l’article « Que faire de
Noël ? » (voir n°66) — Quel sens peut prendre Pâques pour un croyant
moderne, alors ?
Pâques
—ellipse, raccourci chrétien pour « jour de Pâques » — n’apparaît pas
dans La Révélation d’Arès, mais celle-ci donne un sens dynamique et non
commémoratif à ce mot qu’emploient deux milliards d’hommes parmi tous ceux à
qui s’adresse La Révélation d’Arès. Pour saisir ce sens, il faut avoir à
l’idée la terrible incertitude de l’avenir, avouée ou inavouée, que l’homme
traîne derrière lui depuis la plus haute antiquité, quels que soient les
progrès sociaux et scientifiques réalisés. Même de nos jours, où les chercheurs
et analystes ne manquent pas, les hommes ne disposent d’aucune recherche ou
analyse assez lucide, d’aucune probabilité assez juste, et d’aucun pouvoir
politique assez fondé sur une connaissance déterminante des situations, pour
réaliser en quoi et comment l’histoire peut changer et finir. De là, et
partout, des gouvernements à la petite semaine, l’irruption incessante de
l’inattendu : guerres ou paix, effondrement ou hausses de valeurs,
abondance ou chômage, etc. Nul doute, il faut que cesse l’histoire, puisque les
progrès n’en arrêtent pas les malheurs.
Les pèlerins
d’Arès non seulement croient à la fin de l’histoire, mais ils connaissent le
seul moyen de la provoquer et de restaurer Éden : la pénitence. Ici, rencontre entre le dessein que trace La Révélation d’Arès et
l’idée de Pâques comme dynamique de ce dessein. Ici, par contre,
différence radicale entre la foi des pèlerins d’Arès et celle des autres
croyants de la famille abrahamique. Pour les juifs, les chrétiens et les
musulmans la fin de l’histoire — la fin du monde — surviendra de façon
totalement indépendante de la volonté humaine par la seule décision
imprévisible de Dieu. Pour les pèlerins d’Arès la fin du monde, ce que La
Révélation d’Arès appelle le Jour (17/7, 22/13, 31/8, etc.), surviendra par la seule volonté d’être — d’être bons — d’un petit
reste d’hommes qui, sur des générations (13/7, 22/3, 24/4, 29/1, etc.), auront donné à la morale planétaire une orientation globalement et vraiment
orientée vers le Bien. C’est dans la certitude que ce Jour-là viendra,
quand assez d’hommes auront assez fait pénitence, assez renoncé au mal
sous toutes ses formes et assez fait de bien, que les pèlerins d’Arès
voient Pâques. Pâques, non tourné vers un événement glorieux ancien,
mais une certitude active. Et quelle certitude ! Celle que le monde peut changer. La certitude que le Jour du bonheur planétaire peut
cesser de reculer encore et encore (22/13), si les moissonneurs récoltent assez de pénitents pour tout faire basculer.
Cette pâque-là doit animer l’âme, l’esprit et le corps quotidiennement.
L’histoire humaine
est caractérisée par l’inconstance et par l’impuissance des pouvoirs à la
dominer. Le fortuit y surgit sans cesse. On avait cru que l’opposition du
marxisme et du capitalisme, libéral ou non, formerait le sort du monde du début
du XXe s. jusqu’à des temps lointains. Or, subitement, fortuitement,
le bloc soviétique s’effondra avant même que le siècle s’achève. Certains y
virent l’entrée d’un âge d’or, mais nous voilà déjà avec la guerre d’Irak, une
crise pétrolière, de lourds problèmes économiques, et sans nul doute d’autres
problèmes tout aussi imprévisibles. Qui attendait la disparition de la menace
marxiste frontale ? Qui attendait le discrédit des religions, du
christianisme pour commencer ? On voit bien que si, en ce moment, l’islam
se radicalise et se montre violent, c’est par réaction à ce qu’il prévoit en
observant le reste du monde : son propre discrédit.
Et le
discrédit de la politique ? Subitement abyssal, comme si le sol de la
planète se dérobait sous les pieds des politiciens. Ce discrédit politique est
seulement moins visible que le discrédit religieux, parce que la politique
dispose encore des moyens médiatiques de se faire passer pour déterminante et
puissante. Or, dans les faits les choses sont bien différentes. Le terrorisme,
le chaos protestataire, les caprices boursiers et monétaires, le pessimisme ou
le scepticisme général, etc., montrent que la politique est loin de tout régler
et que, quand elle règle quelque chose, c’est au jour le jour et jamais pour
longtemps, malgré son privilège de la force et de la violence légitimes.
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La
mondialisation ? José Bové et ses partisans la combattent, mais il n’y a qu’eux
pour croire dans la mondialisation. Qui peut y croire dans un monde où
triomphent les égoïsmes et les rivalités, qui détruiront toujours rapidement
toute association d’intérêts mondialisés ? On pourrait même la souhaiter
cette mondialisation. En devenant durable elle indiquerait que les
individualismes ont cessé de diviser les hommes. José Bové comme tous les
politiciens font leurs choux gras de la peur des mythes. José Bové et compagnie
ne croient pas au Jour. Ce qu’ils rationalisent est cent fois plus
irréel que Pâques.
Jetez un coup
d’œil sur les étiquettes de vos achats : made in China, made in Thailand,
made in Indonesia, etc. Bientôt vous y verrez aussi, beaucoup, « made in
Russia ». Le condominium économique USA-Japon-Europe qu’on croyait promis
à durer longtemps se change déjà en condominium économique USA-Chine. Il
échappera aux USA et deviendra le condominium économique Russie-Chine-Asie du
Sud-Est. En Europe on n’a pas fini de délocaliser et de débaucher. Les 35
heures françaises non seulement n’y feront rien, mais elles aggraveront la
situation pour des raisons très simples de coût. Exorbitant, contreperformant.
Rien de tout cela n’a de rapports avec Pâques ? Oh, si ! Plus que
jamais l’espérance du Jour où le monde changera (28/7) et l’action
pour y conduire devraient être méditées et leur application devrait commencer.
Ne serait-ce que pour ces raisons de vie ou de mort économique le Jour doit venir. Ceux qui rient aujourd’hui de ce « rêve » devront
sérieusement y songer demain. Les hébreux ne se libérèrent pas pour la
libération, point final, qui n’a pas de sens en soi. À preuve que ce peuple
devrait subir d’autres terribles épreuves : la déportation à Babylone, la
diaspora, la shoah. Jésus ne ressuscita pas pour la résurrection, point final,
qui n’a pas de sens en soi. À preuve que le christianisme ne se montrerait pas
à la hauteur de ses promesses. Ces faits : fuite d’Égypte, résurrection de
Jésus, eurent lieu au mieux pour que l’homme comprenne qu’il lui faudrait aller
plus loin qu’eux, restaurer Éden, c.àd. recréer un monde raisonnable,
logique, digne du cerveau comme du cœur de l’homme.
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Le Jour où le monde changera, se sauvera — la preuve de Pâques — ne viendra pas
par des cérémonies religieuses grandioses. Il ne viendra pas davantage par des
accords sociaux « historiques », des traités commerciaux « qui
font date », des lois. Pas plus que par des compromis à l’ancienne — à la
Montesquieu — ou à la moderne — à la G8 —, qui sont au mieux sagesse de
système. Pâques comme certitude accomplie, enfin accomplie, viendra
par la pénitence, sagesse de vie spirituelle. La vie spirituelle n’est
pas étrangère à la vie économique, puisque l’homme est de chair et doit vivre
matériellement et matériellement aussi bien que possible. La vie de l’âme et la vie de la panse (l’estomac, Rév d’Arès XXXVI/23) ne sont
pas séparées. C’est pourquoi la panse est plus précieuse que les
musées.
Ce à quoi les
pèlerins d’Arès veulent parvenir, c’est à faire passer leur Pâques, leur
certitude active, dans le monde. Faire comprendre aux hommes ce que La
Révélation d’Arès dit, qu’il faut renoncer aux dérapages partisans,
religieux, philosophiques, politiques, économiques, qui font de ce monde une
patinoire où zigzaguent et se heurtent les intérêts contradictoires, les
projets et contre-projets, les critiques et leurs contraires. Faire comprendre
qu’il faudra bien un jour aller droit (XXXVII/11, XLII/8), regarder
lucidement non ses pieds comme les patineurs, mais vers les hauteurs
saintes, que l’homme seul peut atteindre. On couvrira de sarcasmes les
pèlerins d’Arès pour cette utopie, mais qui peut dire qu’elle ne part pas d’un
sens pratique solide ? On rira d’eux, mais s’ils sont des frères droits
(XLII/11) et intelligents (32/5), des pénitents qui
réellement ont changé leur vie (30/11), on les respectera, en se
demandant si, pour finir, ils ne réussissent pas à prouver que l’homme peut changer. Le respect, aujourd’hui, c’est déjà énorme ! Du respect à
l’imitation la distance n’est jamais grande.
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Le frère est l'homme renonçant à ses terribles défauts d'orgueil, de refus, de satisfaction dans les bras de ses chères idées logiques, rationnelles.
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Bien entendu,
la pâque ultime ne sera pas que le moment où l’homme retrouvera sa société, sa
sécurité et sa nourritures idéales. Ce sera aussi le moment où il épanouira
cette idéale matérialité dans une Vie spirituelle qui ne sera plus
l’objet d’une recherche par la foi et la pénitence, mais qui sera une
réalisation. Un accomplissement.
L’homme est
le clone de son créateur : son image et ressemblance (Genèse
1/27-28). Donc, on peut aussi voir Pâques comme la certitude que le temps
viendra où chaque homme retrouvera entièrement, et pas seulement relativement
comme aujourd’hui, la nature du Père trop aimant (12/7). C’est
cela, la résurrection ; ce n’est pas seulement le retour du sang dans un corps où il a cessé de circuler. Quand La Révélation d’Arès dit à son
témoin : Tu n’as pas pouvoir de te ressusciter (29/5), elle veut
dire : Souviens-toi que je t’ai créé non pour une animalité sans mort
physique, mais pour le Bien, pour que tu me ressembles, à moi ton
créateur ; voilà ce que j’attends de toi.
C’est
pourquoi l’homme revenu au Bien a plus que le droit, la capacité
naturelle de dire à son créateur : Entre ! (Rév d’Arès XXXIV/12), entre en moi, reviens en moi, afin que je sois fait un Dieu, que
je me fonde en toi sans retour comme l’argent s’allie à l’or
(2/13-14) !
Alors,
l’ultime pâque, la pâque devenue une certitude accomplie se confondra
avec le Jour, quand, les astres soudainement immobiles, la
mécanique céleste cessera de s’user comme s’use aujourd’hui l’homme au péché et
au travail, comme ses plus ingénieuses machines s’usent. Choses, mouvements et
vies cesseront d’user inutilement leur énergie (31/8). Alors, ce Jour sera la grande et magnifique Aube de la Vie discontinue. Ce
modeste journal même, Frère de l’Aube, en portant ce nom, porte cette
certitude dans le monde.
Les relais
des soleils, autrement dit les sciences, physiques, politiques, religieuses, termineront leur lutte de
rivalités entre dieux du système. Ils renonceront à vainement chercher le
Fond, comprenant qu’ils ne le trouveront jamais par les seuls moyens du
cerveau (XXXIV/7). S’il est une occasion de montrer tout le sens qu’a
cette modeste publication, Frère de l’Aube, c’est bien Pâques. Pâques
qui annonce la grande aube (XXXV/7) du frère — Le frère est
l’homme renonçant à ses terribles défauts d’orgueil, de refus, de satisfaction
dans les bras de ses chères idées logiques, rationnelles.
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La vigne
bleue (la force
spirituelle) monte dans la tête (XXXV/8) du pénitent chaque jour,
mais si imperceptiblement, si difficilement, qu’il ne se rend plus compte qu’elle
existe et qu’elle croît. Pâques est aussi dans son cœur la certitude que cette vigne monte et qu’il ne doit pas la laisser dépérir. La certitude, ou la conscience,
que le doute et l’espoir ont fini de s’alterner. Pâques, traversée lente mais
continue de la Mer (18/4, XXX/12, etc.).
Certitude, en
conséquence, que l’homme peut même, sur certains points, précéder ce Jour. En
travaillant à fermer, en lui-même comme dans le monde, la porte du
temple du religieusement correct, du politiquement correct, du penser
correct. En se laissant raidir comme un chêne et élever comme une
tour spirituels. En laissant l’esprit souffler dans sa tête et son regard devenir perçant (33/4). En dépassant les mots, parce que La
Révélation d’Arès n’est pas faite de mots, mais de matériaux pour bâtir l’âme, l’avenir et même l’imaginaire, mais le bon, l’imaginaire sans lequel la culture
reprendra le dessus, rejettera l’homme vers le passé, vers la pâque comme fuite
d’Égypte et comme résurrection du prophète, et l’humanité stagnera une fois de
plus devant des torahs, des bibles, des croix, des candélabres, des pupitres de
prêcheurs.
Oui, tout
peut commencer, peu ou prou. Tout peut commencer après des millénaires de foi
faible et clignotante. Après l’interminable temps de la foi pré-pascale qui
s’était crue pascale, et qui n’a été qu’une suite de sursauts d’espérance et
d’incertitudes, de retombées dans la tentation du rationalisme lequel, de son
côté, fête chaque jour sa pâque médiocre dans le succès terne des
intellectuels, de la presse, de ses négations considérées comme victoires de la
raison terrestre sur les superstitions (ou religions 21/1). L’homme,
dont l’essence est spirituelle et qui s’obstine à le nier, vivra-t-il
indéfiniment sans entendre la raison suprême qui dit que, oui, l’homme est fait
un Dieu (2/13), s’il accepte de l’être ?
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Le Jour où Éden sera restauré est déjà présent dans l'âme du pénitent, qui en ressent par avance l'air de fête, la fête même de sa pénitence (30/11).
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Quand des
croyants verront-ils cette évidence : Que ce ne serait pas Sagesse
(33/6), mais cruauté de la part du créateur que de laisser les hommes,
impuissants à changer leur sort, souffrir des millénaires avant de
« descendre sur terre en gloire » et de s’imposer par une fin du
monde théâtrale et judiciaire, telle que la religion l’envisage ? De même
les chrétiens verront-ils qu’une cruelle crucifixion suivie d’une résurrection
glorieuse serait un processus païen, un non-sens ? Les juifs verront-ils
que libérer des esclaves pour qu’ils errent quarante ans dans des souffrances
et des tribulations pendant trois millénaires, jusqu’à la shoah, jusqu’aux
épreuves de l’Israël moderne, serait tout aussi cruel ? Qui reconnaîtrait le
Père trop aimant (12/7) dans de tels projets ?
Il est au
contraire évident que l’homme mène le jeu, parce que le créateur lui a donné la
liberté du bien et du mal, un véritable privilège divin. Il est évident que
c’est le refus opposé par l’homme à la Sagesse du créateur qui a éteint
la lumière chaque fois que le Père la rallumait. Cette lumière,
que l’homme arrogant juge démesure (33/6), parce qu’elle blesse son
regard orgueilleux, c’est l’homme et seulement lui qui aura refusé de s’y
abandonner pendant des âges et des âges. Il faudra bien que, logiquement, cesse
la résistance de la raison humaine à la raison universelle, celle du Père de
l’Univers (12/4).
Cette
logique, qu’on peut aussi appeler Pâques : passage par la réflexion,
marque chaque page, chaque mot de La Révélation d’Arès. Il est facile de
s’en rendre compte en la lisant sous l’autre lumière, non sous la
lumière intellectuelle qui, quoiqu’elle ne soit pas d’une force raisonnante
négligeable, n’est qu’un faible lumignon (32/5).
Sauf le
respect dû aux interprétations que juifs et chrétiens donnent à des faits
réels : fuite d’Égypte, résurrection de Jésus, la certitude que Pâques
représente pour le pèlerin d’Arès est très loin d’elles. Le Jour où Éden
sera restauré est déjà présent dans l’âme du pénitent, qui en
ressent par avance l’air de fête, la fête même de sa pénitence
(30/11). Fête qui annonce en même temps la fin des religions, le triomphe
(10/8) du Père sur la résistance du péché par le triomphe du pécheur
sur son péché, triomphes confondus — images et ressemblances —.
Confondues aussi seront la foi que le créateur met dans sa créature et la foi
que la créature met dans son créateur. La foi n’existera plus sous ses formes
divisées et appauvries, mais existera simplement, elle vivra.
Mais, comme
évoqué plus haut, ce n’est pas un moment dont décidera le créateur, mais un
moment dont le créateur laisse la créature décider. Perspectives pascales
opposées des credo religieux et de la Vérité descendue à Arès.
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Pâques,
certitude que non seulement viendra le Jour, mais que ce Jour tout
homme comprendra. Même celui qui n’y aura jamais cru, qui n’aura rien fait pour
que le Jour arrive, même le plus obtus et froid rationaliste, saura que
l’homme n’est pas fils du ver, mais fils de la buée de la bouche du
créateur (XXI/5). En ce Jour on entendra probablement à
nouveau : Que cela soit ! (Genèse 1/3+), mais prononcé par
l’homme. Jour d’une seconde genèse, où tout recommencera par la volonté
de la créature co-créatrice que le Père créa lors de la première genèse. Tout
recommencera dans le bonheur conscient, dans le refus du bonheur inconscient
des ancêtres Adam et Ève. Puisque le bonheur est fait pour l’homme, il est
logique que l’homme décide de son retour et y travaille. À tout cela Pâque nous
fait aussi songer.
Dans quel
état serons-nous ? Si l’on rapporte au Jour de la résurrection
certaines paroles de Jésus (Marc 9/43-48), l’homme ressuscitera dans
l’état où il était en mourant. À tout le moins dans l’état où il était
en mourant pénitent, quand il luttait contre le péché et s’efforçait d’être
bon, puisque Jésus dit : Si l’œil ou la main ou le pied sont une cause
de mal, mieux vaut arracher son œil ou couper sa main ou son pied qu’entrer
dans la royaume de Dieu borgne (Marc 9/47) ou entrer dans la vie manchot
ou mutilé d’un pied (Marc 9/43-45) que de passer entier en enfer.
Ce qui tend à dire que l’homme ressuscitera vieux, jeune, entier, infirme,
malade ou en bonne santé, si c’est l’état où le pénitent se trouvait en
mourant. L’aspect de Jésus apparu au frère Michel en 1974 le confirme : un
homme transfiguré mais portant son âge, la quarantaine, charpentier robuste,
marqué de stigmates, En fait, c’est l’état intérieur, l’intensité et la
lucidité de la vie spirituelle du ressuscité, qu’il faudrait connaître. Trop
grandes pour être évaluées par notre faible perspicacité pécheresse. Il sera
bien temps de savoir, le moment venu.»
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Pour finir, l'amour créateur triomphera totalement sur toute l'étendue de la planète où Adam par son mauvais choix (2/1-5) vainquit cet amour.
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C’est le
Créateur qui parle :
Un jour, le
petit reste de pénitents et moissonneurs — moissonneurs : pénitents qui récoltent (XIX/23) d’autres pénitents — aura assez peiné, leurs bras bleuis des coups reçus, griffés par les épines
(31/7) de l’adversité. Ces pénitents et moissonneurs se
seront multipliés jusqu’à devenir une masse lourde et riche de bon grain
(31/7), c.àd. de bonté, paix, liberté, intelligence retrouvées, si bien que le sol du monde changé (28/7) gémira sous le poids (31/7) du Bien suffisamment pour qu’une transformation suprême, une
transfiguration, se produise.
Alors, ce
sera mon Jour. Je
ferai se lever du linceul l’homme entier : corps, esprit et âme
(17/7), car, si l’homme a le pouvoir de ressusciter en lui la bonté, il
retrouve en lui l’image de celui qui peut le ressusciter (29/5). Interaction du créateur et de la créature : ultime objectif de la pénitence ; personne ne sait plus qui est « je » : le Père ou
l’homme : le fils. D’un geste j’arrêterai l’astre sous les pieds. Il n’y aura plus ni jour ni nuit. La Lumière qui couvrira tout ne sera évidemment plus celle du soleil, mais celle de l’amour. Je descendrai
visiter le monde changé. De là j’étendrai mes bras sur l’univers, qui criera sa joie et tremblera de plaisir en retrouvant en l’homme l’image
et ressemblance du créateur de tout (Genèse 1/27). Quand les
restes de péché : broussailles et épines auront disparu, je
m’inclinerai vers tous lieux où les cendres des morts auront, depuis les
temps immémoriaux, attendu ce Jour. Les âmes des hommes de bien descendront
des hauteurs saintes où elles auront attendu après la mort des corps. Elles
se mêleront à la poussière des corps, à la moindre esquille au fond
des abîmes, à la moindre cendre portée par l’ouragan. Ils ressusciteront (33/29). Et ceux qui seront morts sans âme, qui
auront dérivé (17/5), spectres lamentables, par les ténèbres glacées
(16/15-17), que deviendront-ils ? Chacun verra alors ce que je
ferai d’eux.
Peut-être ces
dernier mots annoncent-ils que, pour finir, l’amour créateur triomphera
totalement sur toute l’étendue de la planète où Adam par son mauvais choix (2/1-5) vainquit cet amour. Alors, même ceux qui n’auront pas défendu
le Bien partageront la félicité de tous. Il n’est pas interdit de
l’espérer.
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Que Pâques soit aussi votre pâque de courage autant que de lumière.
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L’homme
moderne intellectualise tout. Il ne s’agit pas d’intellect intelligence, mais
d’intellect phraséologie-qui-classe. Intellect qui, de simple auxiliaire de la
foi, est devenu la foi elle-même, là où la foi existe encore. C’est comme ça
chez les juifs, catholiques, protestants, mais aussi pèlerins d’Arès, qui,
quand ils avouent leur foi, veulent qu’elle ait l’air très avisé. Chez d’autres
la foi peut être intérieurement belle et blanche, comme la mouette qui se prend
pour le poisson qu’elle pêche, elle se noie. Ils restent muets comme des
oiseaux mort ballottés par la houle des conversations branchées. Pour en
revenir à ceux qui parlent encore de leur foi, ils deviennent de plus en plus
métaphoriques, les juifs sur la fuite des hébreux d’Égypte, les chrétiens sur
la résurrection de Jésus, les pèlerins d’Arès sur la certitude qu’un petit
reste d’hommes en changeant leur vie peuvent changer le monde, ce qui pourtant semble moins mythique, plus logique. Mais, sauf rares
exceptions, ils ne vont jamais jusqu’à parler de Pâques, quel que soit leur
concept de Pâques. La société croyante, en France tout particulièrement, a
basculé dans la peur de paraître croyante et comme peur et foi ne vont quand
même pas ensemble, ceux qui parlent encore ont basculé dans un discours
« intello », rationalisant, peut-être pire que le silence.
À plus forte
raison, plus personne, sauf les musulmans entre eux, ne parle en public de la
résurrection finale des morts, comme si c’était parler de fées, de citrouille
changée en carrosse, de farfadets. Cette peur a verrouillé les esprits à tel
point que, même à Arès sur le lieu du Pèlerinage, on n’entend plus les mots
résurrection et dérivés. Le témoin des apparitions de Jésus à Arès,
raconte : « Pendant trente ans, l’été au pèlerinage, pas un seul
pèlerin parmi des milliers et des milliers n’est venu vers moi en disant :
Bonjour, est-ce vous qui avez vu le ressuscité ? On me dit : Est-ce
vous qui avez vu Jésus ? Comme s’il allait de soi qu’un type qui vécut il
y a 2.000 ans revienne. Mais qu’il fût ressuscité, ça ne semble pas aller de
soi. Le courage du témoignage a-t-il à ce point abandonné les gens
d’espérance ? »
Alors, que
Pâques soit aussi votre pâque de courage autant que de lumière.
Michel Potay dit Frère Michel
témoin de La Révélation d’Arès, fondateur naturel des Pèlerins d’Arès
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