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Sous la Lumière de La Révélation d'Arès : l'actualité, l'activité humaine, la pensée, le salut
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La liberté de conscience sous surveillance
est-elle la liberté de conscience ?

Le colloque « Laïcité et Dérives Sectaires » le 24 juin 2004 à Paris
organisé par des praticiens du droit adversaires du droit de conscience.


     

Le 24 juin 2004, dans une salle du conférence du Sénat, la Miviludes et l’Unadfi organisèrent un colloque, « Laïcité et Dérives Sectaires ». Cette réunion permit de vérifier la continuité de ce que Sartre appelait « l’éthique bourgeoise et ses règlements universels. » La façon dont une certaine classe traite ceux qui ne pensent pas comme eux n’a pas changé. Les praticiens du droit civil, qui composaient la majorité des orateurs et de l’audience, étaient bien les héritiers, en partialité comme en méthode, de ces docteurs en droit canon religieux qui autrefois s’étaient forgé  des couronnes (Rév d’Arès 16/12) en jugeant du droit des autres d’exister ou de ne plus exister socialement selon qu’ils avaient ou n’avaient pas le penser correct.

 
 
Comment aider le droit À Être moins dictÉ par des textes froids que la naturelle droiture du cŒur ?

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« Les juristes cherchent encore une définition pour leur concept du droit. » L’observateur du colloque du 24 juin 2004 pouvait conclure sans erreur que cette définition n’avait toujours pas été trouvée. Dans le domaine du droit qui traite de la conscience, tout du moins.

 

Tout homme réfléchi, même non juriste, a découvert un jour ou l’autre quelle considérable confusion — confusion bien calculée, les choses étant vues de près — ce mot plurivoque de la langue française : le droit, peut soulever entre l’ennemi et l’ami de la liberté de conscience.L’imbroglio reste entier entre l’idée que donne du droit l’aficionado de l’arène conservatrice et l’idée naturelle, souvent grandiose, que l’homme libre et anticonformiste se fait de son droit de croire et d’exprimer. Pour ceux qui considèrent les « sectes » comme le poison qui tuera leur société, les mauvais prétextes et les mensonges viennent comme les anticorps viennent au sang. C’est à cette sorte de « direction d’intention » — terme par lequel les théologiens excusaient mensonges et injustices pourvu que ce fut dans l’intention de défendre l’église — que les conservateurs donnent le nom de droit. C’est sans doute cette raison parmi cent autres qui fit dire à Kant, lequel avait décelé ce flou chez les hommes de loi : « Les juristes cherchent encore une définition pour leur concept du droit. » L’observateur du colloque du 24 juin 2004 pouvait conclure sans erreur que cette définition n’avait toujours pas été trouvée. Dans le domaine du droit qui traite de la conscience, tout du moins.
Tout en travaillant, par leur mission libératrice, à l’avènement du juge qui mange sa langue (Rév d’Arès 11/7), c’est-à-dire de l’arbitre qui ne décidera pas selon le désir ou la loi du pouvoir qui l’emploie, mais selon l’équité (Rév d’Arès 28/10), les Pèlerins d’Arès observent le monde et se demandent comment ils pourront graduellement obtenir que le droit — la loi en fait — soit de moins en moins dommageable aux pèlerins de la liberté sur les sentiers rocailleux (Rév d’Arès 25/5) qui vont lentement conduire au monde changé. La vraie foi n’empêchant pas la raison, et même créant la raison quand elle est dépouillée des dogmes, aucun Pèlerin d’Arès ne doute qu’aussi longtemps qu’un petit reste d’hommes de bien ne se sera pas rendu indépendant — La Révélation d’Arès dit libre (10/10) — par l’autodiscipline du changement personnel (Rév d’Arès 30/10-11), l’humanité subira la contrainte d’un système extérieur à elle : la loi des rats (Rév d’Arès XIX/24) ou loi qui est (28/8). Comment aider le droit, aujourd’hui idole de l’esprit (Rév d’Arès 23/8), à être de moins en moins dicté par des textes froids, forcément arbitraires, et à suivre de plus en plus la naturelle droiture du cœur ? La question ne sera pas réglée par un petit article sur le colloque « Laïcité et Dérives Sectaires », lequel n’a même pas apporté un début de réponse, ses organisateurs, mus par l’instinct réactif des conservateurs, ayant évidemment refusé le débat qu’auraient provoqué leurs contradicteurs, en omettant de les inviter.
Pour l’heure, à quoi ressemble le droit ? Aux profanes, hélas toujours de possibles victimes du droit, que nous sommes, le droit ressemble à une balance où sont pesées les fautes des hommes selon un catalogue de préjudices et sanctions mis à jour comme le logiciel d’un ordinateur sous la main d’un programmeur unique. Une sorte de justice matérialiste et mécaniste, dans laquelle l’amour, le pardon, la liberté ne pèsent pas un gramme.
La raison moderne en se transformant en loi semble devenue un art du réquisitoire et de la plaidoirie. Réquisitoire et plaidoirie parviennent-ils jamais à quitter la subjectivité pour parer d’objectivité le manteau du magistrat et confier à un jury populaire le soin de trancher dans les passions ? Célébrer une sorte de mariage triple entre la loi, le bon sens et  la philosophie ?
Le droit comme outil et business ne sert-il pas aussi à régler les conflits dans la cité entre « animaux politiques et économiques » ?
Absolument rien ici ne procède de lintelligence spirituelle, qui depuis longtemps n’est plus qu’un faible lumignon (Rév d’Arès 32/5), mais quelque chose du droit procède-t-il au moins de l’intelligence intellectuelle ?

Frère des hommes, tu rêves parfois d’une gigantesque ola, ondulant de continent en continent sur l’immense stade du monde, les hommes levant leurs bras, main dans la main, épaule contre épaule, heureux de participer ensemble à l’immense fête de la vie. Tu rêves du bonheur qu’une telle ovation donnerait, qui ferait oublier les difficultés. Et puis, tu es réveillé, rappelé à la réalité crue, dissonante à tes oreilles d’enfant. Alors tu veux fuir, retrouver les délices du rêve. Mais tu as tété un peu de la Force primordiale (Rév d’Arès VII/5) et celle-ci ne te laisse pas abrité dans la paix de la nuit. Avec le jour et l’éclat de la lumière la Force vient (Rév d’Arès 1/8), en appelle à ta raison, t’oblige à penser. Tu entres avec tout ce qui te touche et touche tes proches dans la matrice où s’engendre la vraie Vie humaine. Tu te découvres alors comme enceinte du monde, tu n’es pas que la mère, tu es aussi l’enfant et le frère, et tu réalises que le Père est là aussi et que tu en es l’émanation.

 

Le droit, tout le contraire de l'esprit ÉvangÉlique et prophÉtique, se dresse comme un bÂton de commandement qui retient le regard des nations comme sous un charme (Rév d'ArÈs 3/6).

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L’humanité s’est donné des chasse-mouches — le droit est de ceux-là — pour prévenir et guérir les maux qui l’assaillent. La solution, qui est dans l’âme ou ha, dont chaque homme peut se pourvoir, lui reste invisible et les problèmes ne cessent jamais.

L’humanité s’est donné des chasse-mouches — le droit est de ceux-là — pour prévenir et guérir les maux qui l’assaillent continuellement. Malheureusement, comme le cheval avec sa queue il se bat le dos, mais se coupe l’œil (Rév d’Arès VII/12). La solution, qui est dans l’âme ou ha, dont chaque homme peut se pourvoir (Rév d’Arès 17/4, XXXIX/11), lui reste invisible et les problèmes ne cessent jamais. Toutes sortes de solutions de délivrance, notamment celles prêchées par Jésus il y a 2.000 ans, ont été proposées au cours de l’Histoire, mais le réflexe par lequel elles sont rejetées, réflexe enraciné, obsessionnel, qui tient de la norme, est toujours celui du conformisme, de la pensée unique, bref, du système voulu par Adam (Rév d’Arès 2/1-5) avec son institutionnel, sa loi. Ce réflexe, sur les détails, peut varier selon les cultures et les régimes politiques mais, au fond, c’est toujours le manque d’espérance et de confiance qui dirige le monde.
Néanmoins, quand nous écoutons les homme qui nous rejettent — nos frères malgré tout —, nous comprenons que tout n’est pas perdu. Avec un peu d’humilité, source d’objectivité, nous réalisons que ce qu’ils ont à dire nous aide à réfléchir, même si nous le désapprouvons. Et le disant, ils se mettent à découvert, même s’ils monologuent. Ce qui n’est pas toujours sans un certain intérêt, qu’il faut saluer même chez nos ennemis. Ce fut le cas le 24 juin 2004.

Des propos des intervenants aucun compte-rendu détaillé n’est donné dans cet article, qui n’est qu’un survol, mais dont nous pouvons tirer quelques leçons objectives. Dans la ténèbre de notre temps l’homme de bien, qui se crée une âme et qui, ce faisant, réalise son ignorance et surmonte le séculaire orgueil humain, peut toujours apprendre de tout. Il y avait à apprendre au Sénat, ce jour de juin, même de ce député, ancien magistrat, qui sur l’estrade donnait sa version de la lutte contre les dérives sectaires. Quelque chose à apprendre même du mutisme résigné des auditeurs face à cet orateur appelé là par les organisateur pour imposer en respect (Rév d’Arès 1/3) des lois, dans lesquelles il voyait l’infaillible guide du peuple, l’unique boussole à travers la jungle des idées nouvelles. Quelque chose à apprendre aussi de ceux qui l’écoutaient. De la souffrance compatissante d’une partie du public. De la révolte muette d’une autre partie du public : les victime des calomnie ou des poursuites judiciaires survenues à la suite du rapport parlementaire de 1995, qui, comme chacun sait, déclencha une campagne médiatique de mépris et d’ostracisme contre les minorités considérées religieusement et philosophiquement pas vraiment hors-la-loi mais vraiment hors normes et par là très suspectes de « nocivité ».
Au cours de la courte demi-heure de débat qui suivit les longues interventions des experts, une femme protesta qu’elle s’était vu retirer la garde d’enfants suite à un rapport social évoquant  la présence à son domicile de statuettes de Buddha. Un homme raconta que sa fille de neuf ans était exclue du mouvement scout parce que la rumeur colportait qu’il était scientologue. D’autres noms, d’autres groupes comme les témoins de Jéhovah étaient cités. Avec une certaine théâtralité l’avocat défenseur des « victimes des sectes » avouait son attente impatiente de résultats jurisprudentiels qui, selon lui, ne manqueraient pas de tomber. Non seulement il en espérait le coup de grâce final porté au « taureau secte », mais il ne doutait pas que, les media ayant bien chauffé le public, celui-ci attendait impatiemment la mise à mort comme un très grand spectacle. Le même avocat conseilla « charitablement » à la femme à qui son enfant avait été retiré, de se défendre, si elle s’estimait discriminée, par voie de tribunal, bien évidemment.
Pour instants, la souffrance changeait de camp, pouvait venir sur l’avocat. Cet homme, à bien le regarder, aurait pu être un copain de classe ou d’équipe au rugby, un ami. Une sorte d’effet de cuiller ou de pile ou face, une alternance de dureté et d’apaisement, faisait varier les états d’esprits et personne ne semblait en comprendre la signification, à savoir que la solution au « problème des sectes » ne sortirait pas de ce colloque ni d’autres colloques bien avant longtemps.
Un juriste, professeur de droit, peut-être pour résumer l’esprit de la réunion, dit : « Les gens ne sont pas obligés de vous aimer mais ils sont obligés de respecter vos droits ». Mais que devenaient dans tout cela les droits d’une femme et d’un homme victime de préjugés, livrés au mépris, peut-être à la haine des voisins, des collègues, de la famille ? Comment des hommes se proposant de défendre les victimes de dérives sectaires et les faibles face à la malhonnêteté de certains, peuvent-ils rester muets devant des souffrances à l’apparition desquelles ils ont eux-mêmes contribué, par ce fait fabriquant de nouvelles victimes ?
À l’évidence, la réponse loge au cœur de ce déni d’amour légitimé par une règle, définie par un mot trompeur : le droit. Tout le contraire de l’esprit évangélique et prophétique, la règle se dresse comme un bâton de commandement qui retient le regard des nations comme sous un charme (Rév d’Arès 3/6). Si l’on la laissait faire, la règle pourrait se perfectionner, comme celle décrétée par Big Brother du roman fameux d’Orwel, jusqu’à l’extrême et absurde codification de chaque acte de la vie, y compris — et peut-être surtout — l’acte de conscience, qui est chez l’homme l’acte le plus intime et légitime.
Mais comment diantre le droit pourrait-il reconnaître où commence la faiblesse ? Et comment le droit rendrait-il le faible fort en lui refusant tout amour ?

 

 


si nous votons une loi, votons-la dÉsormais avec l'espÉrance et la volontÊ d'Œuvrer pour que cette loi devienne un jour inutile

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Pourquoi les juristes et les législateurs ne déclareraient-ils pas dès maintenant : « Nous sommes incapables de faire mieux pour le moment. Nous en avons honte. Nous avons bien conscience que nos lois sont impuissantes à réduire les souffrances de l'humanité » ?.


 

Ce 24 juin 2004, si l’on pouvait tirer des leçons utiles des interventions, on pouvait aussi y revoir l’inquisition et d’autres heures sombres de l’histoire humaine. Oh certes,  la dureté du cœur (Rév d’Arès 12/8) n’envoie plus aujourd’hui à la croix ou au bûcher ceux dont l’influence contrarie les privilèges du pouvoir en place, mais comment un esprit honnête peut-il ne pas sentir dans les cœurs tourmentés par la quête d’une solution au mal de ce monde l’appel secret à la paix et à la délivrance ? L’humanité en tant que telle a-t-il jamais désigné un bourreau ? La sentence du juge, qui désigne le coupable ou condamne l’innocent, survient, c’est évident, sans le consentement de l’humanité en tant que telle. Les jurés ne forment qu’une humanité enchaînée, puisqu’ils ne jugent pas ; ils disent seulement « coupable ou non coupable », et encore, selon que les débats du tribunal leur ont permis d’y voir clair ou non. Pour cette raison parmi d’autres, aucune condamnation n’a jamais réellement réduit la méchanceté, la corruption, le mensonge, etc., bref, le mal, dans le monde de façon significative. Des bilans de justice sans concession ont été réalisés dans les tribunaux et les facultés de droit, reconnaissant l’imperfection de celui-ci et les injustices dont il est capable, mais le cynisme de cet aveu même montre le peu de cas que les praticiens du droit font de la justice naturelle dont l’humanité est capable. Comment les hommes, victimes souvent conscientes et soumises d’une culture mécaniste qui pense pour tous, ont-ils pu si funestement abandonner le fait évident que chacun d’eux a la même chair que l’autre, le fait évident qu’ils sont capables de solidarité et de raison, lesquelles nécessitent des adaptations et évolutions continuelles que le droit justement empêche ? Et les abandonner à une règle sans chair, à un ordre sans sentiments ? Et au niveau le plus élevé, qui ne peut être que métaphysique, de la question du bien et du mal, pourquoi les codes, précisément censés régler des problèmes de bien et de mal, ont-ils oublié ce mal planétaire qu’est le péché ? Pour éliminer toute référence à la religion ? Mais la religion n’a pas été que le conservatoire de bêtises. Le bien et le mal ne peuvent pas être seulement considérés par rapport à la personne ou par rapport à l’humanité comme société. Ils sont à considérer par rapport à l’ontologie de l’humanité, de l’homme en tant qu’être dans le mystère de son comportement universel.
Non, frères humains, l’esprit seul, aussi profond soit il, ne peut être juste sans âme. Même si Rabelais n’entendait sûrement pas âme dans le sens que La Révélation d’Arès donne à ce mot, il est intéressant de le citer ici : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». L’âme tel qu’en parle La Révélation d’Arès ne procède pas d’une morale, laquelle change avec l’ethnie, la culture, les tabous, etc. ; l’âme ou l’ha dans La Révélation d’Arès est le produit naturel de la bonté que l’homme de bien s’impose de pratiquer, quel que soit sa culture, et même s’il est athée (Rév d’Arès 28/12-14). C’est par la bonté qu’on sent la détresse de l’autre, son frère, non par des textes, des préceptes et des doctrines, qui oublient ou minimisent la vie, ses joies, ses douleurs, et leurs causes. Quelle loi qui est, au sens actuel du mot — sachant que la loi qui sera (Rév d’Arès 28/8) dans le monde changé (28/7) sera l’absence de loi — ne repose pas sur la subjectivité ou, dans le meilleur des cas, sur une vision partielle et partiale de la réalité ? La loi qui est n’est qu’agrégats de préjugés collectifs, de sorte que, même si la majorité s’y rallie, elle ne prouve nullement qu’elle est juste.
Il se peut aussi que dans notre monde, où l’argent est le fauteur de troubles dominant, la justice réduite à une part de marché suive un modèle industriel cynique.
Comme dit quelques paragraphes plus haut, il ne s’agit pas de tomber dans l’irréalisme. Supprimer le droit, c.-à-d. toute loi, du jour au lendemain conduirait à de très gros troubles sociaux, mais pourquoi les juristes et les législateurs ne déclareraient-ils pas dès maintenant : « Nous sommes incapables de faire mieux pour le moment. Nous en avons honte. Nous avons bien conscience que nos lois sont impuissantes à réduire les souffrances de l’humanité » ? Et pourquoi n’ajouteraient-ils pas : « Alors, si nous votons une loi, votons-la désormais avec l’espérance et la volonté d’œuvrer pour que cette loi devienne un jour inutile » ?

 

 
 


Le droit comporte irrÉmÉdiablement en lui-mÊme ses propre piÈges.. Le problÈme est ailleurs : au fond de nos cŒurs...


 

La définition donnée de la religion lors du colloque « Laïcité et Dérives Sectaires », le 24 juin, était : « Ensemble de croyances et pratiques rituelles. » Elle se conformait parfaitement à la démarche juridique de la réunion, au concept légaliste qui inspire le rite judicaire. Quant à « l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de situation de faiblesse ou d’état de sujétion psychologique », énoncé en remplacement ou en complément du délit de manipulation mentale, forment-ils des termes plus clairs, plus explicites ? De toute façon, toujours en citant les propos de ce 24 juin, définir et qualifier un état de fait n’est pas le résoudre. Les exemples cités lors de cette journée, qui vont de la recherche spirituelle au crime organisé en passant par les affaires de mœurs, les formes de délires, les troubles psycho-pathologiques, le clonage reproductif (référence à une expérience récente faite dans un laboratoire raëlien), etc., ne peuvent être ni uniformes d’une part, ni d’autre part amalgamés à ce concept flou, flétrissant et scandaleusement trompeur donné au terme de secte. Mot qui d’ailleurs demeure non défini, peut-être pour permettre aux malins, ennemis des sectes, de jouer d’un vide juridique, ou peut-être inversement pour permettre aux sectes de défendre leur légitime conscience en démontrant que rien ne les condamne comme telles. Allez savoir ! On ne peut qu’en conclure que l’arsenal d’outils juridiques, ce qu’on appelle simplement le droit, comporte irrémédiablement en lui-même ses failles, ses propre piège, quelque chose qui tient du serpent qui se mord la queue. Le problème est ailleurs, de toute façon. Il est au fond de chacun d’entre nous. C’est au fond de nos cœurs que se liquide le mal et nul part ailleurs.

 

 
 


À l’image de sa propre nature, dont il n’est jamais simple de parler sans tomber dans la caricature des normalisations, l’homme doit avoir le courage de s’explorer.

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Impossible d’énumérer sans tomber dans la caricature la liste complète des nuances, complexités, paradoxes à considérer quand on aborde au fond un sujet qui concerne toute histoire humaine : Que croire et que ne pas croire ?

 

Que la collectivité ait des devoirs envers les faibles et l’individu, même faible, des devoirs envers la société, c’est certain, mais nous devrions réfléchir, sans nous opposer les uns aux autres, à la meilleure façon d’aider les plus vulnérables. Les organisations appelées sectes s’acquittent de l’impôt, lequel est utilisé par l’État dans l’intérêt collectif. Certaines sectes font par surcroît œuvre d’utilité publique — par exemple Le Patriarche qui vient en aide aux toxicomanes ou les Pèlerins d’Arès et leur « Soupe du Cœur » en Suisse —. Même si leurs œuvres ne correspondent pas rigoureusement à la pensée dominante, aux critères de la médecine traditionnelle, pourquoi les vilipender ? On va jusqu’à nous faire croire que la bonté, la charité, l’amour du prochain ne peuvent être pratiqués que par des organismes agréés. On va donc jusqu’à passer sous silence l’humanitaire dont les sectes sont capables. Au nom de quelle idéologie serait-il préférable de voir un drogué « librement aliéné par sa drogue » plutôt qu’un drogué désintoxiqué par Le Patriarche ? La « nocivité » des sectes est bien anodine, quand elle existe, comparée à d’autres méfaits commis au vu et au su de tout le monde ? La publicité et « ses mécanismes d’emprises », terme largement évoqué et mis à toutes les sauces ? Les films violents, parfois même faisant l’apologie de la violence ? Pour ne citer que ces deux cas qui, c’est évident, pourraient rentrer dans le champ d’application de l’abus de faiblesse. À ce compte là, nous pourrions déboucher sur une interdiction généralisée de toute forme de diffusion de messages et d’images, dans tous les domaines. Comment prouver que « l’exercice de pressions ou de techniques propres à altérer le jugement » n’est dû qu’au contact exclusif de tel ou tel groupe appelé secte? À moins que rien n’ait évolué depuis « Les Animaux Malades de la Peste », où l’âne est accusé des crimes commis par les grands fauves. Si, comme nous l’espérons, les choses ont évolué depuis La Fontaine, même chez les organisateur du colloque « Laïcité et Dérives Sectaires », personne ne pourra jamais démontrer que sur le développement singulier de telle ou telle personne son environnement affectif, familial et professionnel, son hérédité, sa volonté et sa conscience ont eu peu d’influence et que la cause majeure de son « dérangement » a été provoqué par des « techniques sectaires ».

Qui ne sait que, cent mille fois plus que les sectes, l’action permanente d’institutions très officielles, auxquelles aucun citoyen ne peut échapper, entraîne un état irréversible de dépendance ? Les organisateurs du colloque du 24 juin se sont gardé de rappeler que l’école, les partis politiques, l’armée, la religion, les entreprises, l’administration, les media : journaux, télévision, radio, etc., opèrent de façon à altérer le sens critique de la personne, à lui imprimer une façon de vivre et de penser orientée, souvent très restrictive. Mais restons-en là, de peur de glisser nous aussi vers l’absurde dans lequel, pour finir, ce colloque flottait, puisque tout dans la vie sociale, même celle du monde changé, exercera toujours une influence sur l’individu. La liberté, d’ailleurs, ne vise pas à supprimer cette influence, mais à permettre à l’individu de tenir au loin la Bête (Rév d’Arès 22/14) qui l’exerce. De toute façon, il serait impossible d’énumérer, pour le lecteur de Frère de l’Aube, comme il aurait été impossible de la faire pour les organisateurs du colloque, la liste complète des nuances, complexités, paradoxes à considérer quand on aborde au fond un sujet qui concerne toute histoire humaine : Que croire et que ne pas croire ? À l’image de sa propre nature, dont il n’est jamais simple de parler sans tomber dans la caricature des normalisations, l’homme doit avoir le courage de s’explorer. C’est à sa sublime recréation — autocréation — que les Pèlerins d’Arès appellent l’homme, sachant bien que la voie qu’ils préconisent diffère de celle défendues par la Miviludes et l’Unadfi, qui en restent aux bases archaïques de la conscience religieuse traditionnelle et de sa petite sœur la conscience politique et, bien sûr, « politiquement correcte. » C’étaient en fait la religion et la politique qui organisaient le colloque.

 

 
 
Nous ne stopperons le mal qu’en allumant un contre-feu de Vie, celui de la spiritualitÉ, de la lumiÈre, sans quoi nous nous exposons À tous les pÉrils.


 

En quittant la salle du Sénat, ce 24 juin 2004, la sensation d’avoir absorbé un concentré d’idéologie conservatrice et des questionnements, problèmes et pensées qu’elle soulève, hanterait plusieurs heures, voire plusieurs jours encore, beaucoup de participants. Consciemment ou inconsciemment, l’enfant du Créateur et du monde, présent au fond de chacun, réalisait mieux la persistance, et même l’étonnant bon état, de la citadelle d’obscurantisme (Rév d’Arès 13/7-8) qu’habite encore l’humanité. Ils comprenaient même que l’humanité non seulement ne se plaint pas, mais se grise encore de la prison de la loi. L’interminable jeu des compensations — Vous êtes floué dans un procès ? Faites-en un autre ! — a de terribles conséquences personnelles et sociales, mais le plus terrible, c’est le vide spirituel qui en résulte : Le droit, ou la loi, repose sur une vision si réductrice de l’homme, qu’il a rendu l’homme esclave — au propre comme au figuré — des garde-fous de la loi. Situation plus désespérée qu’il n’y paraît, puisqu’elle implique, de l’alpha à l’oméga du droit, l’idée que l’homme ne peut pas changer librement en bien. Au cœur de cette désespérance quelque chose du péché se terre, à l’évidence. Le péché qui, étant le contraire ou le refus du Bien, lequel Bien ne peut exister sans liberté absolue, entraîne le renoncement de l’homme à sa sublimité. Le péché, conscient chez Adam, qui le choisit (Rév d’Arès 2/1-5), est passé dans sa descendance au stade de l’inconscient collectif où le mal n’est plus discerné lucidement : De là la nécessité d’instruire, d’enquêter, de juger, de faire des lois et de les changer sans cesse. De là, bien sûr, toutes les incertitudes et erreurs qui découlent d’un tel système. De là l’aspiration à légitimer par la loi la domination sur les esprits et les âmes, qui constitue un des points les plus critiques du système qu’on appelle État de Droit.
La parade est maintenant connue : Le devoir de raison absolue, puisé dans la Parole du Créateur, de l’immémorial Aïeul, féconde celui qui le conserve dans les plis d’argent (Rév d’Arès I/13) de son humanité. Ce devoir absolu doit pousser tout homme à tout reconsidérer, particulièrement les tragédies de l’Histoire d’aujourd’hui comme d’hier, partout où l’humain est ligoté et découpé (Rév d’Arès VIII/11) sur l’autel de la vengeance sans fin (Rév d’Arès 27/9) par laquelle la barbarie se perpétue en croyant résoudre par là ses conflits. Le monde continue d’appeler ça justice, c’est peut-être le plus étonnant. Nous ne stopperons le mal qu’en allumant un contre-feu de Vie, celui de la spiritualité, de la lumière, sans quoi nous nous exposons à tous les périls.

Frère Jean-Claude

 

 
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