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Sous la Lumière de La Révélation d'Arès : l'actualité, l'activité humaine, la pensée, le salut
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La seule constitution à considérer et à défendre, c'est l'homme lui-même. Les textes n'existent pas devant le temple - La Révélation d'Arès 1/11-12 - humain. Lui seul est sacré.
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Des Républiques et États
à l’Europe et au monde changé,
Laïcité et Europe
c.-à-d. aux Assemblées souveraines (Rév d'Arès 8/1)
et aux Nations qui s’embrassent (XIX/22).


     

En 2005 la France célèbre 100 ans de Loi Combes.
Les Pèlerins d’Arès, des laïcs, non des religieux, méditent plus intensément que d’autres sur la neutralité qui doit marquer la vraie vie spirituelle.

 
 
La mission spirituelle dÉpasse-t-elle l'espace rÉpublicain ?

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Pour le passant la transcendance n'est pas le souci premier, il est surpris, mais il ne dit pas non. Il admet qu'il a une conscience et que ses actes ont des conséquences sur la société.


 

Il y a quelques temps, à Paris, rencontre entre un missionnaire et un passant - Pour un Pèlerin d'Arès un missionnaire est en fait un moissonneur (Rév d'Arès 31/6, 35/1-2). S'il semble confondre ces mots, ce n'est pas par synonymie, c'est seulement par allitération ou consonance et parce que missionnaire provoque chez l'interlocuteur moins de questions que moissonneur. Un missionnaire cherche à convertir. Un moissonneur cherche plutôt ceux déjà convertis sans le savoir, ce beau blé (le petit reste) que le créateur par La Révélation d'Arès vise à engranger (38/5). La distinction entre chercher à convertir et chercher des convertis n'est pas très apparente dans la précipitation des rencontres sur la voie publique, mais elle existe.
Le moissonneur est un pénitent, une créature du système s'efforçant de devenir une créature du Bien, un homme du temps qui vient (30/13). Comme il sait que quiconque change sa vie en bien (30/11) change le monde en bien (28/7), il sillonne le champ du monde pour y trouver d'autres pénitents, généralement potentiels.
Donc, il y a quelques temps, à Paris, rencontre entre un moissonneur et un passant qui, dans la conversation, dit qu'il est magistrat et protestant réformé. Le moissonneur, lui, est l'auteur du présent article et apôtre comme tout Pèlerin d'Arès. Il va, aussi souvent qu'il peut, par les rues, les places, tout lieu de rencontres de hasard, au devant des hommes sans a priori sur ce qu'ils sont ou espèrent. Il voit dans tout frère ou sour humain un reflet particulier parmi les innombrables reflets des roches (27/6) que forme notre humanité. Il voit ce que ne voudrait plus voir le système, qui déploie tant d'efforts pour uniformiser ses citoyens.
« Comme tout humain vous êtes de nature spirituelle, dit le missionnaire au passant. Vous êtes fait pour la transcendance. » Pour le passant la transcendance n'est pas le souci premier, il est surpris, mais il ne dit pas non. Il admet qu'il a une conscience et que ses actes ont des conséquences sur la société. En général, tout passant souscrit à ces idées essentielles, qui le valorisent. L'incompréhension commence, quand le moissonneur passe à un fait particulier et surnaturel : « À Arès en Gironde, en 1974, Jésus se montra et parla à un prêtre sans mérite particulier, qu'on appelle maintenant frère Michel. » Le regard du passant devient vague, voulant dire : « Jamais entendu parler. » Le missionnaire : « Jésus. Mais attention ! pas un Dieu, Jésus est un homme comme vous et moi. Il est seulement ressuscité, évadé du temps et du système. Jésus donna un message surprenant, parce qu'on croyait que la religion avait définitivement réglé la question du salut. Que dit-il ? Qu'il serait temps que des hommes se décident à changer leur vie en bien pour changer le monde en bien et qu'il n'y a pas d'autre vérité que celle-là (Rév d'Arès 28/7, 30/11). Le champ de l'humanité est depuis longtemps semé de bonne graine (6/2, 37/8, 38/3), mais attend toujours d'être récolté - L'allusion à l'échec du christianisme est claire -. Changer le monde comment ? Par des lois ? Oh non ! Par l'amour, le pardon, la paix, la liberté absolue de chaque individu. C'est le message de l'évangile jamais accompli depuis 2.000 ans. »
Le passant sent que ce missionnaire-là ne compte ni sur la « grâce divine imméritée » des théologiens ni sur les lois républicaines, mais seulement sur son amour actif pour se sauver et sauver les hommes. Le passant sourit par politesse, mais, sachant que la foi est toujours et partout un parti pris, discutable, il parle soudain en magistrat habitué à avoir le dernier mot. Il cache sa réticence à placer le débat sur le plan du coeur (Rév d'Arès X/16) par un bref discours civique qui se termine par : « La République ne se préoccupe pas de ces considérations. Elle a une loi et l'applique. » C'est sa façon de répondre à cette Révélation d'Arès qui préconise un monde sans lois, une idée dont le monde crut se débarrasser voilà 2000 ans en clouant son prophète sur la croix, et qui nous revient opiniâtrement.
Le moissonneur répond : « La république en restera-t-elle indéfiniment à la solution de la loi qui n'a rien résolu depuis des millénaires ? C'est triste, ce refus d'entendre une suggestion qui pourrait résoudre des problèmes encore sans solutions. Des problèmes qui s'aggraveront encore sans un fort réarmement spirituel public. Le spirituel n'est pas le religieux ; une république laïque peut considérer des solutions spirituelles. » Le magistrat protestant semble ailleurs. Le missionnaire se tait, mais sait qu'il a eu raison de souligner la ruine qui menace le maître qui ne donne pas l'obole du vrai (Rév. d'Arès XXXIV/4).
Le magistrat demande alors : « Représentez-vous une organisation ? » La réponse demanderait un peu de temps et de calme, mais sous les arcades d'un complexe commercial. L'apôtre dit brièvement que La Révélation d'Arès ne définit pas la rencontre de la vie spirituelle avec la vie en société en termes « d'organisation », républicaine ou d'autre sorte. L'épanouissement spirituel de la société humaine étant impossible sous un harnais, doit se faire dans la liberté absolue (Rév d'Arès 10/10). Cette nouvelle façon de vie sociale, nos faibles lumignons (32/5) devront bien l'envisager tôt ou tard. « Mais bon ! Pour en revenir à votre question, non, je n'émane pas d'une structure. J'émane d'une famille de consciences, » conclut le missionnaire.
Les deux hommes se séparent. Dans la rue toute rencontre est brève, même quand il en jaillit quelques belles étincelles. Généralement le dialogue entre missionnaire et passant tourne court, par manque de temps, par blocage psychologique, par incompatibilité sociologique ou par toute autre cause irrationnelle. Le concept de laïcité, ressenti différemment chez l'un et chez l'autre, creuse aussi, assez souvent, le vide entre eux. Un passant est généralement un laïc et le moissonneur de La Révélation d'Arès est un laïc aussi, mais le passant ne le voit pas ainsi. Il doute que dans un pays laïc le spirituel ait le droit de s'exprimer sur la voie publique. Il voit plus ou moins le missionnaire comme un hors-la-loi et redoute que d'être vu avec lui attire la déconsidération, peut-être aussi des ennuis. Mais qu'est-ce que la laïcité ?

 

La laÏcitÉ franÇaise : un peu d'histoire

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Par la loi Combes le gouvernement de la France garantissait la liberté de conscience et le libre exercice des cultes.


La laïcité, dans une société grande ou petite - dans un pays ou dans une association - est la séparation claire du civil et du religieux, le civil n'exerçant aucun pouvoir religieux et le religieux, bien qu'autorisé, n'exerçant aucun pouvoir civil.
En 2005 on célèbre en France le centenaire de la laïcité advenue par une loi fameuse, souvent appelée loi Combes. Cette loi n'apparut pas par pure brutalité idéologique ou haine de l'église ; elle survint comme la seule solution à une cohabitation problématique de la république et de l'église, celle-ci ayant, cent ans durant, systématiquement dérogé au Concordat. L'exposé des motifs de la loi Combes explique bien pourquoi des députés, dont beaucoup étaient croyants et même pratiquants, se résignèrent à la voter : « Messieurs les députés, [.] le Concordat a été systématiquement et journellement violé par le pouvoir religieux. Le gouvernement vous a fait connaître qu'il ne lui paraissait pas possible de maintenir plus longtemps un régime qu'il était seul à respecter, et il vous a indiqué dans quel esprit et d'après quels principes il était résolu à vous proposer de consacrer un régime nouveau, le régime de la séparation des Églises et de l'État. » Cette loi allait être très vite plus connue comme « loi de séparation de l'église (au singulier) et de l'état », car c'était le catholicisme qu'elle visait, bien que, république oblige, elle s'appliquât à toutes les religions.
La référence au Concordat, signé en 1802 par Bonaparte et le pape Pie VII, était encore claire pour des députés de 1905. Pour nous, en 2005, c'est du brouillard. Pourtant, sans rien savoir du Concordat, on ne peut pas très bien comprendre la situation très tendue dont avait hérité Émile Combes en devenant chef du gouvernement français en 1902.
Avant 1789 l'église catholique avait joui de droits seigneuriaux comme la noblesse. En 1790 le clergé catholique non seulement avait perdu ces droits, mais était tombé sous la coupe d'une loi révolutionnaire le traitant comme un corps de fonctionnaires de la république - les fameux « prêtres jureurs » - et contraignant à l'exil ceux qui avaient refusé ce statut. Bonaparte, premier consul, avait compris l'absurdité de cette situation. D'une part, les religieux, souvent excellents lettrés, bons psychologues, maîtres de collège, professeurs, étaient à cette époque partie intégrante et nécessaire de la société au même titre que les notaires ou les médecins. D'autre part, il y avait totale incompatibilité entre des religieux et l'administration profane qui les contrôlait. En proposant à l'église catholique un Concordat qu'elle avait accepté, Bonaparte lui avait redonné une indépendance sous certaines conditions, notamment de fidélité du clergé à la France et à ses lois. Bonaparte avait prévu que le Concordat ferait rentrer en France les évêques et prêtres exilés, mais il n'avait pas prévu qu'ils n'auraient rien compris des changements profonds de la mentalité en France depuis 1789. Le clergé retour d'exil s'était empressé d'ignorer le Concordat, agissant comme s'il n'avait jamais cessé de jouir de ses privilèges seigneuriaux d'avant la révolution. Sa conviction « d'exister de droit divin », tout au long du XIXe siècle, avait empêché le règlement amiable des problèmes ainsi soulevés jusqu'à constituer un contentieux administratif énorme. Les évêques avaient joué sur leur popularité, y trouvant l'impunité pendant quelques décennies, mais avaient mal évalué la perte graduelle de leur influence sur la population. En 1905, les Français, bien que restés majoritairement catholiques, étaient mûrs pour accepter la loi qui allait séparer définitivement et radicalement l'église catholique de l'état.
Par la loi Combes le gouvernement de la France garantissait la liberté de conscience et le libre exercice des cultes sous certaines restrictions (pas d'exercice cultuel sur la voie publique sauf les funérailles, etc.), mais cessait d'assurer les salaires des clergés, de subventionner les cultes, quels qu'ils fussent, et de supporter le coût de l'entretien et des travaux dans les édifices religieux sauf dans ceux devenant biens publics ou historiques, etc.
Après cent ans, la loi Combes donne toujours lieu à des discussions. Les uns en demandent la révision. D'autres estiment que la collectivité doit payer, du moins en partie, l'entretien et la réfection de lieux de culte non prévus par cette loi.
Rappelons que l'application policière brutale, plus ou moins revancharde, de cette loi provoqua entre 1905 et 1908, plus sporadiquement ensuite, des situations dramatiques : Ecclésiastiques jetés à la rue et/ou tombant rapidement dans la misère, congrégations contraintes de s'exiler, etc. Aujourd'hui encore, de part et d'autre, un certain esprit de règlement de comptes demeure sous-jacent. Rien de tel, par contre, n'habite les Pèlerins d'Arès, pourtant fervents défenseurs de la laïcité.

 

 


La laÏcitÉ en France : Quelques commentaires (suite)

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La Parole d'Arès désigne par culte tout exercice de vénération, celle d'une divinité comme celle d'institutions politiques, du drapeau, des cours de justice, etc.


 

Dans La Révélation d'Arès le sens de culte est très large. Le mot s'applique aux religions avec Dieu comme aux religions sans Dieu. Le prince du culte (Rév d'Arès nombreuses réf.) est autant l'évêque que le préfet ou que le président du tribunal. La Parole d'Arès désigne par culte tout exercice de vénération, celle d'une divinité comme celle d'institutions politiques, du drapeau, des cours de justice, etc. En d'autres termes, elle considère la politique et maintes institutions laïques comme des religions sans Dieu (roi noir, Rév d'Arès), la prolongation athée de la religion théiste (roi blanc), chacune avec ses dogmes, ses crédos, sa hiérarchie, soumettant la masse à un respect et une obéissance quasiment sacrés. Pour la loi Combes, cependant, le culte n'est évidemment pas le culte de la république, mais celui de l'autre, de la religion avec Dieu, quelle qu'elle soit.
La laïcité , on l'a vu, est l'état de séparation du civil et du religieux, le civil n'exerçant aucun pouvoir religieux et le religieux n'exerçant aucun pouvoir civil, mais notons que l'esprit de laïcité ne vint pas tout de go en 1905. Il est très ancien. Il était déjà dans l'air lors de la réforme protestante, XVIe s. - Des historiens voient dans les termes de la paix d'Augsburg, 1555 : cuius regio, eius religio., l'avant-scène de la future séparation de l'église catholique et de l'état -. Plus ouvertement exprimée au temps des lumières (Diderot, Voltaire, etc.), la laïcité commença à donner de la voix après la publication en France, en 1788, de la constitution américaine, une grande date dans l'histoire de la laïcité. La laïcité ne pouvait que se développer à son tour l'année suivante en France, en 1789.
La lutte pour la laïcité cacha très souvent le peu grandiose anticléricalisme. Le clergé catholique avait accumulé depuis le haut moyen âge biens et prérogatives, dans lesquels ceux qui seraient appelés les anticléricaux voyaient une rapine plutôt que la conservation d'un bas de laine et de charges patiemment gérés, oubliant, souvent en toute mauvaise foi, que la rapine est un fait des politiques plutôt qu'un fait des religieux. Défiants envers le bien matériel et le prestige de l'église, les anticléricaux voulaient l'en dépouiller, parfois se les approprier, au lieu de prouver par leurs comportement et actions qu'ils en méritaient autant, si tant est que les uns et les autres aient mérité quelque chose.
Au plan plus noble et plus intéressant des idées philosophiques et morales, les pionniers de la laïcité, généralement partisans du rationalisme et/ou de la liberté de conscience, existent depuis qu'existe la religion. On le voit bien par l'éthymologie. Le mot laïcité dérive de lai - français du XIe s. : les frères lais ont été jusqu'à nos jours les moines non-prêtres -, venu du latin laicus, tiré du grec laïkos, très ancien mot signifiant « du peuple ». Au plan politique la laïcité, aspiration millénaire marquée de hauts et de bas, finit par s'établir dans les textes, particulièrement par les lois de Jules Ferry, lequel, après avoir interdit la France aux Jésuites (1880-81), fit voter en 1882 une loi restée fameuse dans toute l'histoire de l'école publique laïque. Jules Ferry est une preuve que le combat pour la laïcité a toujours été très âpre, puisqu'il mourut assassiné en 1893.

 

 
 


L'École, premier terrain pratique de la laÏcitÉ

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Quand détecterons-nous le cri d'alarme de ceux qui veulent évoluer dans la véritable et effective liberté de conscience que prétend défendre la loi sur la laïcité ?


 

Beaucoup oublient que les lois Ferry sur l'école laïque furent en partie inspirées par des expériences protestantes suisses, rapportées à Paris par Ferdinand Buisson, qui avait lancé à Neuchâtel Le Manifeste du Christianisme Libéral (1869). Agrégé de philosophie français, exilé après son refus de prêter serment de fidélité à Napoléon III, Buisson aida Ferry à rédiger ses fameuses lois sur l'éducation publique - Peut-être même les rédigea-t-il entièrement -. Il recevrait le prix Nobel de la paix en 1927.
Ferdinand Buisson, le pédagogue Félix Pécaut et d'autres testèrent, dans les années 1870, des méthodes pédagogiques, révolutionnaires pour l'époque, comme l'orphelinat Gabriel Prévost à Cempuis dans l'Oise, établissement pionnier en matière de mixité et d'application de la philosophie positiviste d'Auguste Comte. Cette école eut surtout le mérite de tester une approche non autoritaire d'éducation scolaire à une époque où l'on imaginait mal que la soumission aux maîtres et à la classe dirigeante ne fût pas le principe premier. L'esprit de liberté de ces expériences pédagogiques serait violemment combattu par les bien-pensants, que l'anticonformisme effraie toujours. La république finira quand même par gagner la bataille de l'école laïque.
Pour autant, qu'est ce qui est vraiment résolu, notamment à l'école ? La neutralité métaphysique, qui marquait théoriquement l'esprit laïc voilà un peu plus d'un siècle, disparaît encore sous la passion antireligieuse, particulièrement autour de l'école et de l'enfant. L'inquiétude irrationnelle soulevée dans le corps enseignant, en 2004, par le voile qui couvrait certaines élèves musulmanes en fit la preuve. D'autre part, quelque chose dans les récentes manifestations de lycéens - mars et avril 2005 - nous dit combien la jeunesse comme la liberté demeurent des enjeux que les pouvoirs ont toujours tenté de maîtriser, mais qui fuient régulièrement leurs filets comme le poisson sent le piège. L'enfant et l'adolescent resteraient-ils les otages et les symboles d'une guerre d'arrière-pensées où le vieil adage « Qui maîtrise les jeunes maîtrise le pouvoir » serait toujours bien vivant ?
Le message de la jeunesse n'a pas ce sens a priori, si l'on s'en tient aux slogans des cortèges de la rue, mais si l'on écoute les jeunes attentivement, on sent qu'ils doutent des qualités et des promesses du monde vers lequel les adultes les entraînent. Quand détecterons-nous le cri d'alarme de ceux qui veulent évoluer dans la véritable et effective liberté de conscience que prétend défendre la loi sur la laïcité ?

 

 
 


L'impasse institutionnelle en France

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Le Bien, généreux, libérateur, qui refleurira un jour dans les têtes et les cours, le grand jardin spirituel qui ne fanera plus (Rév d'Arès XVI/17), ne se répandra, et encore très lentement, que lorsque nous Pèlerins d'Arès seront capables d'une mission suffisamment convaincante.


 

Les crispations face à l'Islam en France en 2004 montrent que rien n'est vraiment réglé dans le domaine de la liberté de conscience. Le port ostensible de signes religieux perçu par certains comme une menace dirigée contre la république et interdit au sein des collèges ne montre t-il pas davantage la peur chez les uns ou la haine chez les autres, toujours irrationnelles ? Fallait-il que le ministre de l'intérieur, qui est en même temps contrôleur des cultes, Nicolas Sarkozy, préconise de regrouper au sein d'un organisme contrôlé et centralisé le CFCM - Conseil Français du Culte Musulman - nombre de composantes de l'Islam, dont certaines ne se sentent pas du tout représentées par cet organisme ? Est-ce vraiment faire reconnaître officiellement quelqu'un jusqu'alors considéré comme étranger que de l'institutionnaliser ? L'Islam était-il si menaçant, notamment dans les prêches de certains imams, que de telles mesures s'imposaient ? Des observateurs prévoient que bientôt la formation des imams, et demain celle des rabbins, pasteurs et prêtres, se fera sous contrôle de l'état et peut être par l'état lui-même. Que deviendrait ici la laïcité ? On retomberait dans la loi révolutionnaire de 1790 plaçant tout clergé sous contrôle administratif, que Bonaparte avait jugée absurde.
Nous pouvons partager la vigilance ou diverses précautions contre les mouvements extrémistes enclins à la violence pour se faire entendre, mais nous ne devons pas oublier que c'est aussi par atavisme, donc de façon devenue évolutivement instinctive, aveugle, que nous sommes tous tentés de résoudre nos problèmes avec brutalité. De cet atavisme tout le monde porte la tare (Rév d'Arès 2/12). Sauf en cas de danger évident et immédiat, gardons-nous donc de conclure trop hâtivement que tel ou tel homme ou groupe nous menace. Gardons-nous de toute hâte plus encore sous le jour légaliste en croyant que l'ordre, ses lois et ses tribunaux, la logique policière de tout pouvoir, règleront les désaccords et éteindront les antagonismes.
On ne peut prendre en compte de façon seulement intellectuelle et rationaliste la complexité des convictions antagonistes qui, dans une société, rendent la laïcité si difficile à faire respecter. Si la représentation de toutes les familles de pensées et croyances est nécessaire pour l'étude de projets communs -le gouvernement est supposé tenir compte de la diversité philosophique et confessionnelle, autant que de la diversité politique, de la population -, la laïcité n'est jamais sereine et est souvent insoluble à cause de la nature juridique même qu'elle s'est donnée. La laïcité vue et appliquée comme une loi, par conséquent autoritaire, mécaniste et momifiante, ne permet aucun débat constructif entre des familles d'espérances variées, y compris la famille d'idées républicaines que représentent les programmes de partis eux-mêmes antagonistes. Que les règles que les uns et les autres se fixent soient d'essence théiste ou athée, métaphysique ou rationaliste, au fond chacun procède d'un même carcan, d'une même approche doctrinaire. Rechercher des modes de relations entrant dans des cases, c'est un peu considérer l'humain comme un ordinateur, ce qu'il n'est pas.
Le Bien, généreux, libérateur, qui refleurira un jour dans les têtes et les cours, le grand jardin spirituel qui ne fanera plus (Rév d'Arès XVI/17), ne se répandra, et encore très lentement, que lorsque nous Pèlerins d'Arès seront capables d'une mission suffisamment convaincante. D'où pour chaque Pèlerin d'Arès comme pour le fils prodigue (Luc 15/17) la nécessité immédiate d'entrer en soi même pour se connaître, ainsi qu'avait déjà recommandé Socrate six siècles auparavant, et de trouver le courage de rappeler au monde que le cerveau fonctionne autrement qu'un ordinateur ou qu'une loi. La mémoire humaine ne peut se comparer à un logiciel ou à un code civil. La laïcité doit être affaire de cour, non affaire de juges, d'avocats ou d'informaticiens.

 

 
 
Au-delÀ de la laÏcitÉ, le doute sur toute solution lÉgale des problÈmes humains, surtout les problÈmes de conscience en Europe


 

Il importe peu que la France, grande initiatrice de l'Europe après la seconde guerre mondiale, la France dont un des hommes politiques les plus connus, Valery Giscard d'Estaing, a largement contribué à l'élaboration de la constitution européenne, ait voté oui ou non au référendum du 29 mai 2005. Qu'importe ce que Jacques Chirac a dit, à la mi-avril, au cours d'un débat télévisé pour défendre le oui et d'autres comme Emmanuelli ou Le Pen pour défendre le non.
Au-delà des discussions sur le oui ou le non à une constitution européenne, le scepticisme se lisait sur tous les visages dans les rangs des assistants alignés derrière les présentateurs et les orateurs. Qui ne comprenait pas le doute qui saisissait tout un chacun à la lecture des 448 articles d'un langage juridique, obscur pour toute personne non avertie ? Qui ne s'interrogeait pas devant un Jacques Chirac se démenant pour réveiller la confiance d'une nation qui, des jeunes aux vieux, ne croit plus que l'égalité, la paix et la laïcité qui est une condition de l'égalité et de la paix, trouvent jamais une solution satisfaisante dans le juridisme d'un texte, fût-il européen ? C'était bien le signe que le bras de l'homme noir, l'intellectuel, le politique, a commencé de pendre (Rév d'Arès XXVII/5), autrement dit, qu'il est de moins en moins capable de féconder les esprits. Manifeste était, un soir de la mi-avril, l'incompréhension des jeunes face aux réponses que leur faisait le président de la république, abstraites, données en termes d'organisation, d'institutions, de dispositions légales arides. On devinait sur leurs lèvres des questions que les filtres-presses officiels avaient sûrement censurées, comme : Avec la constitution européennes l'interdiction faite à nos camarades musulmanes de porter un voile aurait-elle pu se faire ? Autrement dit : La laïcité que l'Europe nous prépare est-elle aussi douteuse que la nôtre ? Ou bien, plus basique encore, cette question : Le fait pour 25 pays d'ouvrir leurs frontières, d'échanger, d'avoir la même monnaie, ce fait n'est-il pas en lui-même plus fort qu'une constitution gravée dans le marbre ? La coexistence effective ne réalise-t-elle l'égalité et la paix sans qu'une loi écrite (une constitution est une loi) doive le garantir ? Les questions posées sur les plateaux de télévision à propos de la constitution européenne, dont on se doute qu'elles furent préalablement triées, ont une fois de plus ramené les choses au niveau d'idées générales interprétables de mille façons. Le légalisme, l'éducation scolaire et morale et la fiscalité, entre autres choses, qui laissent tant de problèmes irrésolus en France, résoudront-ils ces problèmes à l'échelle européenne ? Plus essentiellement encore, les Français attendaient qu'on leur prouve la nécessité d'une constitution à travers des cas d'espèce qui touchent au cour et à l'âme. Parce que l'attente des hommes est le bonheur, qui ne se mesure pas en matériel, mais en sentiment d'être heureux et particulièrement heureux ensemble, et parce que les politiques ne semblent pas comprendre que le bonheur frustré est la cause montante de la morosité.

 

 
 
Une constitution peut garantir sur le papier la libertÉ et l'ÉgalitÉ de conscience, pierres d'angle de la laÏcitÉ. Les faits sont diffÉrents.

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Le mot « spirituel » peut choquer les rationalistes, mais sans intelligence spirituelle pas de fraternité, pas de partage, parce que fraterniser et partager ne sont que trop rarement spontanés.


 

Si une tribune télévisée était accordée aux Pèlerins d'Arès, que diraient-ils ? Quelque chose comme : « Un texte aussi solennel et généreux soit- il, n'a de valeur que réalisable et réalisé par ceux qui y adhèrent. Si la constitution française garantissait, comme certains le croient, un travail et un toit pour tous, cela serait de toute façon irréalisable à cause des difficultés des employeurs face au marché mondial. La constitution soviétique garantissait, elle, un travail et un toit, l'URSS réalisa scrupuleusement cette garantie, mais on a vu comment ça a fini, en débâcle économique. Autre exemple : La constitution française garantit la liberté de conscience et de culte, mais elle n'a pu empêcher le retournement de cette garantie même contre les consciences en laissant s'exprimer, en 1996, la fameuse commission parlementaire contre les "sectes" : Il a suffi au parlement de prétendre que les "sectes" en question menaçaient la liberté de conscience et le tour était joué. Par ailleurs, il est clair que l'église catholique jouit de tolérances pour des actes publics que la loi Combes interdit, comme les processions sur la voie publique, alors que tout autre religion agissant de même serait légalement sanctionnée. Bref, on pourrait citer quantité de faits contraires à la constitution partout perpétrés ou même devenus habituels. Tout cela dans l'indifférence générale. »
Un texte constitutionnel est fait de mots dont les sens sont flottants et dérivent au gré des moeurs, des interprétations, des rapports de force, de la bonne ou mauvaise foi de ceux qui s'y réfèrent. On vient de voir qu'on peut faire dire à une constitution tout et son contraire, parce que seul l'homme, chacun d'entre nous, a une réalité concrète et solide. Réalité qui, chez les pénitents - terme qui dans La Révélation d'Arès n'a pas de sens religieux, mais signifie simplement hommes de bien - est porteuse de l'amour et du vrai (ou vérité), lesquels ne peuvent être ni alloués ni imposés à personne. La seule constitution à considérer et à défendre, c'est l'homme lui-même. Les textes n'existent pas devant le temple (Rév d'Arès 1/11-12) humain. Lui seul est sacré.
Dès qu'il fut question d'un référendum national pour autoriser ou non le parlement français à voter la constitution européenne, le scepticisme saisit la majorité des Français. Les politiciens se demandèrent pourquoi, aveugles au fait que les Français ne sont pas heureux, au fond. Les politiciens ne voient pas que le doute et la morosité expriment le refus populaire de porter un fardeau trop lourd, de ployer sous le souci des nations (Rév d'Arès XLIX/3), sous le poids de contradictions de moins en moins solubles, produits de l'idéologie politique, qui en s'alourdissant finit toujours dans l'incohérence.
Les becs de la grue (l'échassier) politique cassent les élans de tous ceux qui veulent entreprendre ou réaliser. La grue, monstrueuse avec ses trois pattes, trois ailes, trois bec (XXII/1-3), est l'allégorie du système trop complexe, souvent absurde, et toujours trop lourd : commissions, détournements d'héritage (27/5, 31/5), pressions fiscales, bureaucratiques, techniques et psychologiques, le fer implacable des lois, décrets, normes. Le citoyen ne s'y retrouve plus. Même la laïcité, si limpide dans son principe, ne semble pas applicable, puisque Nicolas Sarkozy en envisage la réforme - lisez : la complication -. L'homme devine qu'à force de s'alourdir le système va finir par s'effondrer comme un édifice bâti sur le sable (Matthieu 7/27).
L'Europe comme unité humaine est plus que souhaitable. Elle forme une étape sur la voie d'un monde changé (Rév d'Arès 28/7). Mais une conception de l'unité exclusivement économique et politique ne suffit pas. Elle oublie la dynamique existentielle, donc autant spirituelle que matérielle, sans laquelle nous laisserons les enfants de l'Europe crier leur faim (Rév d'Arès 5/4) du pain de l'intelligence spirituelle (32/5). Le mot « spirituel » peut choquer les rationalistes, mais sans intelligence spirituelle pas de fraternité, pas de partage, parce que fraterniser et partager ne sont que trop rarement spontanés. De cela les discours solennels, tous rationalisants, ne parlent jamais, mais il faudra bien en parler un jour ou l'autre.
Il faut aussi noter au passage que le manque de courage empêche la plupart des hommes politiques d'avouer en public ce qu'ils n'ignorent pas, à savoir que nous allons devoir nous retrousser les manches. Les retraites et un système social performant, si tant est qu'il soit raisonnable d'en défendre les formes actuellement trop coûteuses en France et de les étendre à l'Europe, seront impossibles à conserver sans une mise en commun des forces, c.­à­d. de beaucoup de labeur. Les avantages sociaux ne sont pas étrangers à la laïcité ; celle-ci ne peut pas exister sans quelque sérénité. La peur d'être frustré se transforme souvent en intolérance à l'égard des autres.
Ne comptons pas sur le système pour réaliser l'Europe ! Elle n'existera que si chacun la développe en lui-même avec l'amour du prochain, sans lequel, quel que nom lui soit donné : solidarité, mutualité, etc., les Européens n'éviteront pas de revenir soit à une forme de communisme, soit à une forme de dirigisme lourd, à quoi conduit tout centralisme administratif pesant. Voici une difficile et urgente réflexion. De même, le chômage et l'accélération des délocalisations demandent qu'on se penche très sérieusement, sans à priori idéologique, sur le triptyque travail-argent-état et les redoutables inconciliabilités qui le paralysent actuellement. Réflexion qui demande de replacer la liberté absolue (Rév d'Arès 10/10) et la vertu des heureux (28/15) au centre de tout projet.

 

 
 


À la laÏcitÉ et d'autres domaines en Europe les PÈlerins d'ArÈs peuvent apporter le fruit de trente ans de rÉflexion

 

Les Pèlerins d'Arès ont beaucoup à apporter. Parce que l'homme est leur souci n°1, ils sont aptes à réfléchir avec tous les Européens. Ils ne proposent aucune recette matériellement imparable, mais ils en proposent une spirituellement sûre d'aboutir : la recherche personnelle du bien, que La Révélation d'Arès appelle pénitence. Ce mot d'apparence rébarbative n'a pas le sens de remords ou d'autopunition que la religion lui donne ; dans la parole d'Arès il signifie seulement volonté d'aimer, pardonner, faire la paix, être juste et réfléchir. Dans cette pénitence réside l'immense importance de l'évènement d'Arès pour le monde. Sans doute beaucoup de ceux qui vivent aujourd'hui dans le sillage de cet événement découvrent-ils encore trop lentement, comme leurs homologues humanistes, l'ampleur du désastre qu'entraîne à l'intérieur de l'homme la scission de la Mine et de l'Eau (XXXV/17), rupture de l'image et ressemblance que la créature eut autrefois avec le créateur. Cette scission est plus que jamais évidente dans l'abîme qui sépare aujourd'hui l'exploitation des ressources terrestres et l'exploitation des ressources spirituelles. Le résultat est cette impossibilité de transfigurer les activités humaines et sa conséquence : L'affirmation rationaliste qu'aucune transfiguration n'est possible. En fait, le cramponnage aux habitudes sociales, à un concept qui nous vient des dents noires (les experts politiques Rév d'Arès XXV/10, XXVI/1), le cramponnage à une logique prouvée insuffisante depuis Adam.
Les voix des Pèlerins d'Arès, encore peu audibles derrière les murailles de la grande citadelle du système (Rév d'Arès 13/8), seront peu à peu perçues comme un cri de vie et de raison au milieu du grouillis (III/2), des tempêtes (XII/6) et du bruit que charrie une humanité trop longtemps visitée par les faux prophètes (28/5) pour ne pas être devenue sceptique et cynique. C'est clairement pour armer spirituellement l'homme contre la grave crise qui menace, stimuler en lui l'intelligence (23/4) endormie, que La Révélation d'Arès fut donnée en 1974. L'individualité voulue pour l'homme, magnifiée même, par le créateur, qui reconnaît personnellement chacun de ses fils et filles : tous les humains, cette individualité n'a d'existence puissante et heureuse que dans la synergie entre les uns et les autres, autrement dit dans l'amour.

 

 
 


laÏcitÉ Étendue. L'assemblÉe et les assemblÉes

 

Depuis l'aube des temps, il n'est aucun groupement humain qui n'ait eu à résoudre des casse-tête comme les difficultés de relation entre individualités aux aspirations et motivations infiniment diverses. Notre époque moderne a cru les résoudre par un système qu'elle pense de plus en plus perfectionné, alors qu'il est seulement de plus en plus compliqué, et, par suite, en réadaptant à tout bout de champ ce système qui est toujours en retard, sinon toujours à côté des vrais problèmes.
La Révélation d'Arès nous montre une piste qui mène à la solution de ce dilemme : Elle désigne au singulier l'assemblée idéale des hommes de bien, mais au pluriel les assemblées réalisables des « inévitables familles d'affinités », comme dit frère Michel, le témoin d'Arès. Toute organisation unique qui veut s'imposer à un nombre, que ce soit une poignée d'hommes ou l'Europe, est vouée à l'échec - Songez à l'échec du bloc soviétique -. Il faut qu'un nombre se laisse naturellement diviser en organisations naturelles de variétés indéfinies ou plutôt définies par la seule réalité, laquelle est que chacun dans sa variété se sente bien pour y acquérir amour, justice, paix, intelligence spirituelle, et ainsi se sente efficace dans la poursuite du changement du monde.
La laïcité idéale est l'état de coexistence naturelle de ces variétés, parce que, si la séparation de la religion et de l'état est la première solution trouvée aux USA, puis en France, à la laïcité naissante, on devra bien un jour, peut-être bientôt, l'étendre à la séparation d'autres variétés, puis un jour de toutes les variétés, entre elles.

 

 
 


Les nations reviendront vers moi, dit le crÉateur (RÉv d'ArÈs 28/20-21). La nation de base : la famille.

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Le terme assemblée est pour l'heure réservé au petit reste, l'embryon de société pénitente qui travaillera à l'avènement, encore lointain, du Jour (Rév d'Arès 31/8) où le Bien général ne sera plus un miracle espéré, mais un miracle accompli par l'homme, une réalité.

 

La Révélation d'Arès ne parle ni de républiques ni d'états, mais de nations, dont le sens est plus large et usuellement potentiel, c.-à-d. plutôt réservé à la société future. Elle cite l'assemblée et les assemblées, comme on vient de voir, mais comme l'homme du monde changé (Rév d'Arès 28/7) sera absolument libre (10/10) dans l'amour, la paix, la justice, l'intelligence spirituelle, notamment libre de rallier socialement la variété ou « famille d'affinités » qu'il voudra : libéralisme, communisme, capitalisme, tribalisme, etc. Selon son choix, non selon un déterminisme politique - « Ne devrait pas être obligatoirement papou qui naît en Papouasie mais qui veut l'être, » dit frère Michel qui aime à sourire -. Les affinités regroupées ne sont pas des divisions, quand y règne le Bien : amour, paix, etc. Non du point de vue autoritaire, puisqu'il n'y aura plus ni princes ni chefs, mais du point de vue fonctionnel, l'humanité ne sera probablement pas très différente de ce qu'elle est aujourd'hui.
Le terme assemblée est pour l'heure réservé au petit reste, l'embryon de société pénitente qui travaillera à l'avènement, encore lointain, du Jour (Rév d'Arès 31/8) où le Bien général ne sera plus un miracle espéré, mais un miracle accompli par l'homme, une réalité. L'assemblée n'est pas une structure hiérarchique, mais un organisme vivant. Les assemblées arésiennes sont déjà sans chef ni commandement (hiérarchie). Leurs membres, qui se reconnaissent entre eux non à leur adhésion - il n'y en a pas, d'ailleurs -, mais à leur pénitence, obéissent simplement à leurs consciences telles qu'elles perçoivent La Révélation d'Arès. Une variété de vues apparaît normalement sur des points pratiques, puisque tout progrès pratique se fait par comparaison d'idées. Quand cette comparaison est insoluble, comme quand deux points de vue sont aussi valables que différents, l'assemblée peut se diviser en familles d'affinités qui chacune agit selon ce qu'elle pense bon pour la grande et unique cause qu'elles poursuivent. Rien d'autre ne régente l'autonomie d'une assemblée arésienne.
Comme on ne saurait régir les rapports intimes et complexes d'une famille, c'est à partir de la cellule de base qu'est le couple, l'époux et l'épouse, que l'assemblée a les meilleures chances de s'élaborer. Non que les célibataires, les veufs et les solitaires par choix ne prennent pas part à son développement, mais la Parole partout implicitement dit que la réunion chez l'homme et la femme de l'amour du prochain, de l'amour romantique et, quand ils ont des enfants, de l'amour parental, forme une base particulièrement féconde. Aucune règle préétablie et invariable ne peut, sous peine de renier la générosité du message arésien, se substituer à la souplesse permanente et audacieuse recommandée à la vie sociale sur terre. C'est pourquoi la loi qui sera (Rév d'Arès 28/8) sera l'absence de loi au sens juridique actuel.

 

 
 
Les PÈlerins d'ArÈs, ardents dÉfenseurs de la laÏcitÉ À l'Échelle du monde

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L'homme conscit est celui qui laisse agir en lui tant la part de sa conscience animée par la raison raisonnantes que l'autre part de sa conscience animée par la Parole créatrice.

 

La Révélation d'Arès en dénonçant la malignité de tout pouvoir, profane (roi noir) ou religieux (roi blanc), s'appuie sur un constat simple : Quand Adam choisit (Rév d'Arès 2/1-5) de soumettre sa propre humanité à des pouvoirs terrestres - aujourd'hui regroupés sous le nom de système - il pensait probablement, entre autres choses, lui épargner l'effort permanent personnel d'amour, paix, justice, intelligence, qui ensemble forment la condition de l'indépendance personnelle et du bonheur d'être ensemble. L'échec du système est évident ; il n'a jamais pu donner à l'homme cette condition d'indépendance et de bonheur. La conséquence contradictoire de cet échec est que ce sont le plus souvent des hommes de bien athées ou agnostiques, qui ont remonté le courant d'une pénible histoire de soumission au mal et réveillé partiellement, sans le savoir, l'image et ressemblance du créateur (Genèse 1/27) chez leurs semblables. Ce sont ces humanistes sans référence à une religion ou à une autre, qui ont montré que la laïcité aidait à ramener l'homme sur la piste de l'amour, de la paix, de la justice et de l'intelligence spirituelle, tout contradictoire que cela semble avec les catéchismes de ceux qui n'avaient cessé de se réclamer de l'évangile et de le laisser irréalisé tout à la fois. L'explication de cette contradiction est également simple : Jamais le créateur n'a créé la religion pour l'homme ; c'est l'homme qui a créé la religion. Ainsi les Pèlerins d'Arès ne suivent-ils pas une religion, mais simplement les recommandations d'amour, paix, justice et intelligence spirituelle, sachant que le créateur souffle dans les poitrines (Rév d'Arès 4/11) de tous les hommes sans exception, tenant chacun prêt à devenir, s'il en accepte l'effort, un pénitent qui joint sa recherche du bien à celles de tous ceux qui veulent changer le monde en bien (28/7).
Ceci dit, le monde étant dépendant du temps (Rév d'Arès 12/6) ne changera pas du jour au lendemain. Il ne changera qu'à partir de l'état où il se trouve, donc d'un état de religion et de politique. C'est pourquoi la religion et la politique elles-mêmes peuvent contribuer à restaurer Éden, mais ne le peuvent qu'en séparant, donc en affaiblissant volontairement et salutairement, leurs pouvoirs réciproques par un état de laïcité. En opiniâtres amants de l'humanité les Pèlerins d'Arès recherchent ce bien général avec tous ceux qui en portent en eux l'envie, une idée grandiose de la conscience collective quand elle devient la somme de consciences individuelles spirituelles, par nature nobles et héroïques (Rév d'Arès XXXV/4-12). La Révélation d'Arès use d'une expression singulière pour désigner l'homme qui acquiert cette conscience-là : le frère qui va conscit (Rév d'Arès XXII/14). L'homme conscit est celui qui laisse agir en lui tant la part de sa conscience animée par la raison raisonnantes que l'autre part de sa conscience animée par la Parole créatrice (laquelle peut n'être qu'intuitive, s'il la laisse sans résistance souffler dans sa poitrine). Endossant tout ce qui compose sa nature spirituelle, l'homme conscit trouvera la capacité de se transfigurer et par là de transfigurer le monde.

Frère Jean-Claude

 

 
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